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Les limites de la raison (suite) : quand la mémoire s’efface, l’histoire recommence

“… nous devons accepter une vérité fondamentale :
nous sommes tous le produit d’une époque et d’un lieu particuliers.”
Dans Laurence Rees, La pensée nazie. Éditions Arpa, 2025, 546 p.

J’ai interrompu il y a déjà plusieurs mois une série d’articles sur “Les limites de la raison”. Cette série parlait entre autres de biais cognitifs et proposait une synthèse de divers ouvrages de psychosociologie. Après plusieurs billets consacrés à la déferlante “intelligence artificielle”, il m’a semblé utile, au prisme de diverses lectures récentes et de l’actualité, de reprendre cette série où elle s’était arrêtée.

Dans ce billet, nous allons voir, à travers quelques exemples, que la vérité est complexe, qu’il est facile de la travestir, et que de ne pas faire preuve d’esprit critique peut conduire à ce que l’histoire recommence dans ses aspects les plus dramatiques.

Billet du mois
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Depuis quelques mois, les avis et publications émanant de la Haute Autorité de Santé (HAS), au travers des avis de la Commission de transparence et des publications de fiches “BUM” (bon usage du médicament), ont de quoi faire douter sur les possibilités de disposer dans des délais rapides, voire tout simplement de pouvoir disposer, de progrès thérapeutiques en cardiologie. Tout au moins en France.

Vasculaire
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L’artérite oblitérante des membres inférieurs constitue une manifestation de l’athérothrombose, au même titre que les accidents vasculaires cérébraux et l’infarctus du myocarde. Cette pathologie, souvent délaissée par le cardiologue, est pourtant fréquente ; elle va jusqu’à toucher 2 à 3 % des hommes et 1 à 2 % des femmes âgés de plus de 60 ans. Le pronostic de ces patients est principalement cardiovasculaire avec un surrisque de maladie coronaire (multiplié par 6) et d’AVC à 5 ans. Sa manifestation la plus fréquente est la claudication intermittente, qui a été décrite pour la première fois chez l’homme en 1859 par Charcot sous le nom de “paralysie douloureuse”.

Vasculaire
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L’artériopathie des membres inférieurs est la troisième atteinte athéromateuse la plus fréquente, mais elle partage avec l’atteinte coronaire et cérébrovasculaire le même risque de mortalité.
Pendant près d’un siècle, seules les formes symptomatiques de la maladie avaient attiré l’attention des cliniciens, ayant comme centre d’intérêt le pronostic du membre atteint. Plusieurs travaux dans les années 80 ont permis de révéler la grande fréquence d’événements cardiovasculaires, grevant le pronostic des patients, et de mettre à jour la grande fréquence de l’AOMI asymptomatique et son caractère péjoratif, quasi équivalent à celui des atteintes symptomatiques.
Ces données, affinées depuis par de nombreuses études épidémiologiques, n’ont pu être obtenues qu’à partir du recours à un test simple pour révéler cette maladie. De l’outil initialement diagnostique, l’index de pression systolique (IPS) s’est progressivement affirmé comme la pierre angulaire de l’épidémiologie de l’AOMI et un excellent marqueur de risque cardiovasculaire, avec l’avantage de sa facilité et de son ubiquité quant à son utilisation.

Vasculaire
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Une fois posé le diagnostic d’artériopathie des membres inférieurs par la clinique et la mesure de l’IPS, les méthodes d’imagerie non invasives permettent de dresser une cartographie lésionnelle précise.
A ce stade, sauf exception, l’artériographie conventionnelle n’a plus de place.
L’écho-Doppler, l’angioscanner et l’angiographie par résonance magnétique sont les méthodes de choix pour cette exploration. Le choix entre ces différentes méthodes va dépendre en grande partie de leur disponibilité et de l’expérience du centre concerné.
Les différentes recommandations mettent chacune de ces méthodes au même niveau. Elles contribuent très largement au choix de la stratégie thérapeutique.

Vasculaire
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L’artérite oblitérante des membres inférieurs (AOMI) est une pathologie fréquente qui touche 2 à 3 % des hommes et 1 à 2 % des femmes de plus de 60 ans.
La maladie se présente, le plus souvent, sous la forme d’une claudication intermittente douloureuse et n’aboutit que dans une minorité des cas à la nécessité d’une revascularisation périphérique ou à une amputation.
La relative bénignité des symptômes (“crampe à la jambe”) ne doit pas masquer la gravité de cette pathologie qui constitue, à l’instar de l’infarctus du myocarde et de l’AVC, une manifestation clinique de l’athérothrombose. A ce titre, elle doit bénéficier de la trithérapie par antiagrégant plaquettaire, inhibiteur de l’enzyme de conversion et statines qui a prouvé son efficacité sur la morbi-mortalité cardiovasculaire chez ces patients.
La prise en charge globale permettant une amélioration de la qualité de vie doit passer par le traitement des facteurs de risque (avec entres autres un arrêt impératif du tabac) et par des programmes de rééducation à la marche.

Vasculaire
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La rétinopathie diabétique non proliférante (RDNP) sévère est un stade important de la classification de la rétinopathie diabétique, celui où l’initiation d’un traitement doit se discuter. Les recommandations pour débuter la photocoagulation panrétinienne (PPR) à ce stade font consensus bien que les résultats de grandes études américaines comme l’Early treatment of diabetic retinopathy study (ETDRS) n’aient pas clairement différencié ce stade du stade proliférant minime pour définir le moment opportun du début de la PPR. Ce consensus repose sur la nécessité de traiter les patients qui risquent une baisse de leur acuité visuelle sans toutefois réaliser de manière excessive une PPR à des patients dont l’acuité n’est pas menacée à moyen terme. Si les critères de mise en route de la PPR font partie des recommandations nationales et internationales, les modalités de sa réalisation ne sont pas clairement définies.