Dossier : Stress et pathologie coronaire

Dossier : Stress et pathologie coronaire
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Les “stressés” sont légion dans les services de réadaptation cardiovasculaire. L’expression clinique des désordres psychologiques après un événement cardiovasculaire est protéiforme, allant d’une anxiété (attendue et compréhensible) à un véritable syndrome de stress post-traumatique, conséquences d’une remise en question du sens, des valeurs et des buts de vie. Ce stress altère non seulement la qualité de vie, mais est également susceptible d’aggraver le pronostic. Il doit donc être évalué en s’appuyant, en particulier, sur le questionnaire d’évaluation du stress psychosocial élaboré par la Société Européenne de Cardiologie (ESC).
Sa prise en charge en service de réadaptation cardiovasculaire est toujours multimodale. Elle fait appel à des moyens non spécifiques (psychothérapie de soutien ou plutôt sociothérapie d’aide par l’ensemble des personnels de réadaptation, groupe de parole entre patients, exercice physique) et parfois à des traitements spécifiques (médicamenteux et psychothérapiques selon les possibilités du service).

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La cardiomyopathie de Tako-Tsubo se définit par une dysfonction systolique ventriculaire gauche réversible. Trois aspects morphologiques existent et il convient de proposer une imagerie multimodalité pour poser un diagnostic de certitude. Un facteur déclenchant est retrouvé dans la majorité des cas, mais ce stress peut être minime. Les stress physiques et émotionnels sont les deux principaux facteurs déclenchants.
Le stress “médical” (maladie, examen complémentaire, chirurgie) représente près de 25 % des cas de cardio-myopathie de Tako-Tsubo. Il existe une probable susceptibilité personnelle multifactorielle pour développer cette maladie. Enfin, le taux de récidive est de l’ordre de 1 à 2 % par an.

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Le stress est une des nombreuses composantes du stress psychosocial. C’est en cardiologie qu’il y a le plus de preuves sur le rôle du stress dans la survenue ou l’aggravation de la maladie. Le stress est une réaction d’adaptation multifactorielle orientée in fine vers la survie immédiate de l’individu et de l’espèce, et non vers le maintien de la santé. Si les causes du stress sont extrêmement diverses selon les sujets, ses effets néfastes en cardiologie s’expliquent toujours par une action indirecte sur tous les facteurs de risque classiques, et par des mécanismes inflammatoires et procoagulants.
Les effets du stress sont parfaitement démontrés en pathologie coronaire, dans les troubles du rythme et la mort subite. Même si cela est moins connu, il est également prouvé que le stress joue un rôle non négligeable dans le développement de l’athérome périphérique (en particulier carotidien), dans l’insuffisance cardiaque et la pathologie thromboembolique.
Les cardiologues doivent être sensibles à l’impact du stress en cardiologie, et réaliser une évaluation et une prise en charge avec l’aide d’une équipe multidisciplinaire, comme l’a recommandé l’ESC en 2012.

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Bien qu’il soit couramment employé, le concept de stress est difficile à appréhender. Depuis l’utilisation du terme par Hans Selye, les modèles théoriques ont évolué, ainsi que les échelles pour le mesurer. En particulier, la notion de stress perçu, qui met l’accent sur le retentissement personnel d’un événement, est apparue. Toutefois, il n’existe pas de classification consensuelle des types de stress, alors que leur retentissement sur la santé pourrait être différent.
Ainsi, le stress professionnel, parmi d’autres facteurs psychosociaux, a montré son effet particulièrement délétère sur le risque cardiovasculaire. De plus, l’importance de facteurs modérateurs, qui peuvent interagir pour minimiser ou, au contraire, accentuer l’effet du stress, ne doit pas être négligée et certains pourraient être considérés dans le cadre de mesures préventives.