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Les limites de la raison (suite) : quand la mémoire s’efface, l’histoire recommence

“… nous devons accepter une vérité fondamentale :
nous sommes tous le produit d’une époque et d’un lieu particuliers.”
Dans Laurence Rees, La pensée nazie. Éditions Arpa, 2025, 546 p.

J’ai interrompu il y a déjà plusieurs mois une série d’articles sur “Les limites de la raison”. Cette série parlait entre autres de biais cognitifs et proposait une synthèse de divers ouvrages de psychosociologie. Après plusieurs billets consacrés à la déferlante “intelligence artificielle”, il m’a semblé utile, au prisme de diverses lectures récentes et de l’actualité, de reprendre cette série où elle s’était arrêtée.

Dans ce billet, nous allons voir, à travers quelques exemples, que la vérité est complexe, qu’il est facile de la travestir, et que de ne pas faire preuve d’esprit critique peut conduire à ce que l’histoire recommence dans ses aspects les plus dramatiques.

Rhumatologie
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Un dépistage de l’hémochromatose peut être réalisé de trois façons principales. La première s’effectue à l’échelon individuel.Elle repose sur l’évocation du diagnostic à partir de symptômes cliniques souvent aspécifiques ou du repérage lors d’un bilan général d’une hyperferritinémie. Il faut s’assurer que le taux de saturation de la transferrine est nettement élevé (> 60 %) puis rechercher la présence de la mutation C282Y à l’état homozygote. La seconde façon concerne le dépistage familial. Il s’impose dès que le diagnostic a été fait dans une famille.Il consiste en une étude simultanée,chez les ascendants majeurs du premier degré, du taux de saturation de la transferrine, de la ferritinémie et de la mutation C282Y. La troisième situation concerne le dépistage de population. En dépit de la fréquence de l’affection, du caractère non invasif du diagnostic et de la possibilité d’un traitement efficace, le rapport coût-efficacité d’un dépistage de masse n’est pas encore établi. Il faut espérer que les données récentes permettant d’améliorer la valeur seuil discriminante de la saturation de la transferrine autoriseront dans un avenir proche de dépasser le seul cadre d’études régionales.

Imagerie
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Le scanner cardiaque présente l’avantage d’être très peu invasif par rapport à la coronarographie ; cependant, cet examen a aussi la réputation d’un examen très irradiant. Il est vrai qu’un scanner cardiaque 64 coupes peut délivrer une dose d’irradiation de 20 mSv [1], soit une irradiation nettement supérieure à celle de la coronarographie, mais qui reste inférieure dans la plupart des cas à celle d’une scintigraphie au thallium (30 mSv). En réalité, cette irradiation dépend beaucoup aussi de l’expérience du médecin réalisant l’examen. Une bonne connaissance des techniques d’optimisation en fonction de critères purement techniques mais aussi en sachant adapter à la morphologie du patient permet de réduire la dose moyenne d’un facteur 2 à 3 (6 à 10 mSv), ce qui est au niveau d’une scintigraphie cardiaque au technétium et aussi de la coronarographie diagnostique [2].