Editorial : Formes particulières de l’AOMI

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Dans ce dossier de Réalités Cardiologiques, nous nous proposons de vous exposer des “formes particulières de l’AOMI” concernant des populations de patients qui présentent de par leurs épidémiologies, leurs cliniques et leurs stratégies thérapeutiques des caractéristiques spécifiques importantes à connaître. Dans ce but, nous avons fait appel à des experts, spécialisés en maladies vasculaires avec le Dr Romain Martin et le Pr Alessandra Bura-Rivière de Toulouse pour l’AOMI chez la femme, le Pr Philippe Lacroix de Limoges pour l’AOMI du sujet âgé et votre serviteur pour l’AOMI du diabétique.

Il est communément admis que la prévalence du diabète est en constante progression, atteignant aujourd’hui plus de 120 millions de patients dans le monde. L’artérite du diabétique se distingue par son mécanisme davantage lié au déséquilibre de la glycorégulation (hyperglycémie chronique et insulinorésistance) et à un état prothrombogène multifactoriel (hypercoagulabilité et activation plaquettaire) ; sa présentation clinique associe une atteinte sévère distale multiétagée, accompagnée d’une médiacalcose et d’une neuropathie périphérique, son pronostic reste sombre avec un risque local élevé d’amputation et une morbimortalité cardiovasculaire importante. Sa prise en charge a bénéficié des avancées considérables de l’angioplastie périphérique distale qui peut accéder à l’arcade plantaire ; techniques et résultats qui seront discutés dans ce dossier avec un point particulier sur le pied diabétique et sa prise en charge multidisciplinaire.

Maladie intrinsèquement lié à l’âge, la prévalence de l’AOMI chez le sujet âgé a progressé très nettement ces dernières années du fait du vieillissement de la population et de l’émergence d’une nouvelle population de patients qui, auparavant, mouraient après leur infarctus du myocarde et qui, aujourd’hui, survivent et développent une AOMI une dizaine d’années plus tard. Cette artérite est très longtemps asymptomatique chez le sujet âgé qui, du fait de la présence d’autres pathologies intriquées, le plus souvent arthrosiques, est déjà limité dans ces déplacements ne permettant pas à la claudication artérielle de se développer. Souvent, le diagnostic se fait au stade d’ischémie critique où le pronostic fonctionnel et vital sont engagés. L’atteinte, le plus souvent distale, et la présence de nombreuses comorbidités associées rendent la revascularisation par angioplastie ou pontage plus risquée, avec des résultats très variables. Malgré leurs âges avancés, ces patients peuvent bénéficier de la trithérapie par IEC, antiplaquettaire et statine, améliorant leur pronostic cardiovasculaire. Seront discutées aussi les mesures de dépistage à entreprendre, avec en particulier l’IPS (index de pression[...]

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À propos de l’auteur

Service de médecine vasculaire, HEGP, PARIS.