Valvulopathies

L’Année cardiologique 2024
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Comme l’année dernière, les valvulopathies sont demeurées au centre de l’attention et de l’innovation en 2024. Leur prévalence, en constante augmentation, et le développement de thérapies percutanées qui ont profondément transformé leur prise en charge, expliquent cet intérêt croissant.

L’année 2024 a été particulièrement riche en publications. Le rétrécissement aortique (RA) et le TAVI ont été les sujets les plus étudiés, l’insuffisance mitrale a également suscité un intérêt notable. De plus, comme l’an dernier, l’attention portée à la valve tricuspide a continué de croître de manière significative. Ces études, souvent des essais randomisés larges, auront probablement un impact sur les prochaines recommandations de pratique clinique.

Dans cet article, nous résumons les travaux publiés ou présentés dans des congrès internationaux en 2024, que nous avons jugés les plus pertinents et les plus intéressants. Il est important de noter que l’objectif de cette revue n’est pas d’être exhaustif et que d’autres articles publiés sont également intéressants et méritent d’être consultés.

Revues générales
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Le TAVI est une alternative sûre et efficace à la chirurgie dans la prise en charge de la sténose aortique. Une littérature riche a conduit à une extension de ses indications à des patients à bas risque chirurgical qui sont reprises dans les recommandations européennes et américaines. La simplification de la procédure permet une plus grande accessibilité à la technique pour les patients répondant de fait à un besoin grandissant. Des limites persistent et doivent être prises en compte lors des discussions de chaque dossier en Heart Team pour individualiser la prise en charge de chaque patient. Avec l’extension des indications à des patients avec des espérances de vie plus longues, un des enjeux majeurs du TAVI sera la réalisation du TAVI-in-TAVI en cas de dégénérescence de la première prothèse.

Revues générales
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La bicuspidie aortique, malformation congénitale cardiaque la plus fréquente, touche entre 1 et 1,5 % de la population générale, avec une prédominance masculine (3/1). Le terme de “valvulo-aortopathie” a été proposé pour décrire cette pathologie qui touche la valve aortique et l’aorte proximale. Une des caractéristiques majeures de la bicuspidie est la grande hétérogénéité de son expression, tant sur le plan anatomique (phénotypes valvulaires et aortiques) que pronostique. Une nouvelle classification proposée par Michelena et al. (Mayo Clinic, Rochester, É.-U.) tente d’envisager cette pathologie dans son ensemble et se veut un outil pratique à l’usage des cliniciens et des chercheurs. Nous la détaillerons dans ces pages, ainsi que les risques évolutifs et les recommandations pour la prise en charge à long terme des patients.

L’Année cardiologique 2023
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Les valvulopathies sont une des premières causes de mortalité cardiovasculaire. Avec une prévalence en augmentation, elles sont considérées aujourd’hui comme une nouvelle épidémie cardiaque. En effet, des études post-mortem ont suggéré que la mortalité associée aux valvulopathies a été pendant très longtemps sous-estimée dans les études épidémiologiques [1]. Les valvulopathies rhumatismales sont encore la principale cause de valvulopathie au niveau mondial. En Europe, les valvulopathies dégénératives sont devenues prédominantes, notamment le rétrécissement aortique dont la prévalence et le nombre de décès associés augmentent au cours du temps.

Numéro Thématique : Arythmies et valvulopathies
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L’insuffisance tricuspide (IT) est le plus souvent d’origine fonctionnelle ou secondaire à une atteinte cardiaque gauche (dysfonction ventriculaire ou valvulopathie). Cependant, il n’est pas rare d’observer des cas d’IT significatives alors que la valve est structurellement normale et que le côté gauche est sain. Dans ce cas, on parlera d’IT “idiopathique” ou plus récemment d’IT atriale. En effet, ces patients ont une dilatation importante de l’oreillette droite et de l’anneau tricuspide, souvent dans un contexte de fibrillation atriale.
Dans cet article centré sur cette “nouvelle” maladie, nous discutons des particularités anatomiques de la valve tricuspide, de la physiopathologie de l’IT atriale, de son impact sur le pronostic, ainsi que de sa prise en charge.

Numéro Thématique : Arythmies et valvulopathies
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La régurgitation fonctionnelle atriale est un concept récent, intéressant les patients présentant une fibrillation atriale (FA) avec une prévalence de 3 à 15 %. Les mécanismes de remodelage valvulaire mis en évidence dans la FA consistent en une dilatation annulaire associée à une perte de la géométrie en selle de cheval, une perte de la contractilité annulaire, l’apparition d’un tenting valvulaire atrial pour la valve mitrale et une dilatation avec dysfonction plus ou moins précoce des oreillettes. La sévérité de la fuite qui en découle dépend du degré de remodelage et des capacités d’adaptation valvulaire, en réponse à ces modifications géométriques.
La restauration du rythme sinusal chez les patients en FA permet la diminution des régurgitations mitrale et tricuspide à moyen terme. Ce fait est important lorsque l’on connaît le pronostic péjoratif des régurgitations fonctionnelles sévères.

Numéro Thématique : Arythmies et valvulopathies
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Le rétrécissement aortique (RA) est fréquemment associé à la fibrillation atriale (FA), qui peut contribuer à l’aggravation clinique de la valvulopathie. L’association de la FA avec une mortalité plus élevée est démontrée chez les patients atteints d’un RA serré à fraction d’éjection du ventricule gauche préservée. La combinaison du statut rythmique avec le volume indexé de l’oreillette gauche (OG) permet une stratification pronostique.
Une FA paroxystique ou permanente ou un volume de l’OG ≥ 50 mL/m² pourrait être un élément incitant à envisager le remplacement valvulaire aortique (RVA) chez les patients asymptomatiques
atteints d’un RA serré. Chez les patients en FA, le RVA est associé à une forte réduction de la mortalité. En présence de FA, l’exclusion de l’auricule gauche lors de la chirurgie valvulaire est recommandée et le traitement chirurgical concomitant de la FA devrait être systématiquement discuté.

Numéro Thématique : Arythmies et valvulopathies
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La fibrillation atriale (FA) et l’insuffisance mitrale (IM) sont deux pathologies fréquentes, l’une et l’autre pouvant d’ailleurs se favoriser mutuellement, expliquant une incidence très importante de patients présentant les deux pathologies.
La présence d’une IM est un facteur de mauvaise réponse à l’ablation par cathéter de la FA, mais ne présente en rien une contre-indication, surtout si l’IM est fonctionnelle. En cas d’IM organique devant bénéficier d’une prise en charge chirurgicale, une chirurgie concomitante de la FA peut s’avérer très bénéfique. Il semble indispensable d’envisager dans sa globalité la situation des patients présentant à la fois une FA et une IM.

Numéro Thématique : Arythmies et valvulopathies
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Le prolapsus valvulaire mitral (PVM) est une maladie fréquente et considérée comme
bénigne en l’absence d’insuffisance mitrale significative. Cependant, il existe un sous-groupe à plus haut risque parmi ces patients sans insuffisance mitrale, notamment sur le plan rythmique.
Ce sous-groupe de patients se caractérise par une triade associant : prolapsus typique d’une maladie de Barlow avec épaississement tissulaire, prolapsus bivalvulaire, disjonction annulaire mitrale, fibrose myocardique en IRM cardiaque ; modifications à l’électrocardiogramme avec sous-décalage du segment ST/inversion des ondes T ; arythmies ventriculaires fréquentes, avec possibles épisodes de présyncope/syncope. Cette combinaison définit le PVM arythmique et expose les patients atteints à un risque plus élevé de mortalité, justifiant parfois le recours à une chirurgie mitrale anticipée, l’ablation de l’arythmie ventriculaire ou encore l’implantation d’un défibrillateur cardiaque.

Numéro Thématique : Arythmies et valvulopathies
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Les valvulopathies, en raison de leur retentissement sur la fonction ventriculaire gauche et sur l’oreillette gauche, sont fréquemment à l’origine d’arythmies supraventriculaire et ventriculaire. Inversement, la fibrillation atriale (FA), trouble du rythme le plus fréquent dans la population générale, peut être à l’origine d’une insuffisance mitrale et/ou tricuspide secondaire, encore appelée régurgitation fonctionnelle atriale. L’arythmie peut donc être la conséquence ou au contraire la cause d’une valvulopathie. Peu de données étaient à notre disposition sur l’impact pronostique et la prise en charge de ces arythmies, mais cette thématique connaît ces dernières années un regain d’intérêt et suscite bon nombre de publications. Nous abordons dans ce dossier cinq sujets d’actualité autour de ce thème “valvulopathies et arythmies”.

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