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Les limites de la raison (suite) : quand la mémoire s’efface, l’histoire recommence

“… nous devons accepter une vérité fondamentale :
nous sommes tous le produit d’une époque et d’un lieu particuliers.”
Dans Laurence Rees, La pensée nazie. Éditions Arpa, 2025, 546 p.

J’ai interrompu il y a déjà plusieurs mois une série d’articles sur “Les limites de la raison”. Cette série parlait entre autres de biais cognitifs et proposait une synthèse de divers ouvrages de psychosociologie. Après plusieurs billets consacrés à la déferlante “intelligence artificielle”, il m’a semblé utile, au prisme de diverses lectures récentes et de l’actualité, de reprendre cette série où elle s’était arrêtée.

Dans ce billet, nous allons voir, à travers quelques exemples, que la vérité est complexe, qu’il est facile de la travestir, et que de ne pas faire preuve d’esprit critique peut conduire à ce que l’histoire recommence dans ses aspects les plus dramatiques.

Divers
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Les résultats prometteurs obtenus par de nouvelles molécules anticancéreuses au mode d’action plus ciblé que les chimiothérapies anticancéreuses classiques ne doivent pas faire oublier qu’elles sont aussi responsables d’effets secondaires encore mal compris et parfois graves, pouvant nécessiter un ajustement thérapeutique, malgré une efficacité incontestable sur leur cible. Les effets secondaires cutanés sont souvent au premier plan, notamment l’éruption acnéiforme et le syndrome mains-pieds, mais également de nombreuses autres atteintes, qui font constamment l’objet de nouvelles descriptions dans la littérature. Leur survenue pourrait être corrélée à une meilleure réponse tumorale.
Ainsi, une étroite collaboration entre dermatologues et oncologues devient indispensable afin de prévenir, maîtriser et traiter ces effets adverses. La diminution de posologie ou l’arrêt de la thérapie ciblée doivent toujours se faire d’un commun accord entre le patient et ces deux spécialistes.

Divers
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De nouvelles recommandations internationales concernant la salle de naissance sont parues fin 2010. La priorité d’une réanimation respiratoire de qualité fait consensus avec une pièce en T contrôlant les pressions et sous air pour le nouveau-né à terme. En cas de recours à l’O2, une titration est effectuée en fonction de la SpO2 susductale attendue. L’intubation est au mieux vérifiée par capnographie. Le MCE et l’adrénaline IV ont une place réduite.
Si le nouveau-né naît dans un liquide méconial et qu’il est en mauvais état, il est aspiré et intubé pour aspiration endotrachéale avant toute ventilation. S’il va bien, on s’abstient. L’hypothermie globale contrôlée précoce est bénéfique en cas d’encéphalopathie anoxo- ischémique. Les prématurissimes doivent naître dans une ambiance de 26 °C et sont placés d’emblée dans un sac en polyéthylène.
Il est licite d’arrêter une réanimation bien conduite au bout de 10 minutes en cas d’activité cardiaque indétectable. Les dilemmes éthiques seront exposés. La formation régulière du personnel de salle de naissance est encouragée.

Revues générales
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Bien que 50 % des fausses couches spontanées à répétition (FCSR) n’aient pas de cause identifiée, les thrombophilies jouent un rôle dans leur survenue, du fait des modifications vasculaires morphologiques observées en début de grossesse. Ainsi, en amont des bouchons trophoblastiques, toute augmentation du pouvoir thrombogène des femmes enceintes conduira à la formation d’un caillot et à l’interruption de la grossesse. Pour éviter la thrombose, le traitement reposera donc sur les anticoagulants, parfois associés à l’aspirine à faible dose du fait de l’action anti-agrégante de cette dernière. Il en est ainsi pour le syndrome des anticorps anti-phospholipides et des mutations thrombogènes (facteur V Leiden, facteur II G20210A et les mutations de la MTHFR). Enfin, bien que rares, les déficits en fibrinogène et facteur XIII interfèrent aussi avec le déroulement de la grossesse.

Cardiologie interventionnelle
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Les antivitamines K (AVK) sont largement prescrites, mais présentent des inconvénients, notamment en termes de surveillance et d’adaptation de posologie, rendant leur utilisation sous-optimale. Il existe donc une réelle place pour les nouveaux anticoagulants oraux dont les avantages sont une administration à dose fixe, sans nécessité de suivi biologique et avec peu de risques d’interactions médicamenteuses. Parmi eux, le dabigatran (inhibiteur direct de la thrombine), le rivaroxaban et l’apixaban (inhibiteurs du facteur Xa), sont devenus des molécules de choix, en première intention.