Thrombus intraventriculaire : diagnostic et traitement

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Epidémiologie

Avec les progrès pharmacologiques et techniques des dernières décennies, en association au développement des unités de soins intensifs cardiologiques et aux différentes campagnes d’information, le pronostic des patients pris en charge pour une maladie cardiovasculaire (CV) s’est nettement amélioré. Néanmoins, le développement d’un thrombus intraventriculaire gauche (thrombus intra-VG) peut compliquer l’ensemble des cardiomyopathies, ischémiques ou non, et reste l’une des complications les plus redoutées. Principalement secondaire à un infarctus du myocarde (IDM) (75 à 80 % des cas), le thrombus intra-VG peut compliquer une cardiomyopathie ischémique chronique, une myocardite, une cardiopathie dilatée ou hypertrophique, quelle qu’en soit l’étiologie, et plus rarement un syndrome de Takotsubo (environ 1 % des cas) [1-3].

Bien qu’il n’existe pas de cohorte internationale de large effectif, un thrombus intra-VG reste observé de nos jours chez environ 1 % des patients au décours d’un IDM et jusqu’à près de 10 % chez les patients avec dysfonction ventriculaire gauche sévère et en cas de recherche systématique basée en particulier sur l’IRM cardiaque [2-5]. La figure 1, basée sur les principales cohortes publiées, représente ainsi l’évolution de l’incidence du thrombus intra-VG lors des dernières décennies.

La formation d’un thrombus intra-VG reste, dans tous les cas, un tournant pronostique à court et à long terme avec l’augmentation très significative du risque de mortalité et de morbidité. Un thrombus intra-VG est en effet associé à un risque de complication embolique augmenté d’un facteur 4 à 5 et près d’1/4 des patients avec un thrombus intra-VG (de 7 à 29 % dans les principales séries récentes) [1, 6-8] vont malheureusement présenter une complication embolique qui fait d’ailleurs fréquemment découvrir le thrombus.

Les principaux facteurs de risque d’embolie sont l’absence de traitement anticoagulant ou un traitement inadapté (non adapté au poids, à la fonction rénale ou à l’INR par exemple), un thrombus de taille plus volumineuse, une récurrence de thrombus, des thrombi multiples et un antécédent cardio-embolique laissant présager un antécédent de thrombus[...]

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À propos des auteurs

Département de Cardiologie, CHU Nîmes, Université de Montpellier, ACTION groupe, NÎMES.

Sorbonne Université, ACTION groupe, INSERM UMRS 1166, département de Cardiologie, institut de Cardiologie, hôpital Pitié-Salpêtrière, PARIS.