Suivi du rétrécissement aortique asymptomatique

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La sténose valvulaire aortique est la valvulopathie la plus fréquente dans les pays occidentaux, touchant 25 % des patients de plus de 65 ans avec 2,5 % de sténoses hémodynamiquement détectables. Après une longue phase asymptomatique, l’apparition d’une dyspnée d’effort, d’une lipothymie, d’une syncope ou d’un angor d’effort représente un tournant évolutif de la maladie, avec un risque important de décès par insuffisance cardiaque congestive ou mort subite, et une survie cumulée à 2 ans de l’ordre de 20 %.

De même, l’apparition d’une dysfonction systolique du ventricule gauche (FEVG < 50 %) est associée à un très mauvais pronostic en cas de sténose sévère, en l’absence de prise en charge chirurgicale, et ce indépendamment de la présence ou non de symptômes. Il s’agit toutefois d’une éventualité rare chez le patient asymptomatique car la plupart des patients présentant une sténose serrée avec dysfonction ventriculaire gauche sont symptomatiques. La sténose sévère est définie par une surface fonctionnelle valvulaire < 1 cm2, un gradient moyen > 40 mmHg, une vitesse maximale trans-aortique (Vmax) > 4 m/s et éventuellement une surface indexée < 0,6 cm2/m2 en cas de petite surface corporelle [1].

Les choses semblent donc être relativement simples et dichotomiques face à une sténose aortique sévère : la présence de symptômes ou d’une dysfonction systolique du ventricule gauche requiert une prise en charge chirurgicale tandis que l’absence de symptômes nécessite une surveillance. Toutefois, la majorité des patients porteurs de sténose aortique sont âgés (> 65 ans) et sédentaires, et se plaignent de peu (voire pas) de symptômes d’effort spontanés en raison d’une autolimitation très largement favorisée par les aménagements de la vie moderne, ce qui complique l’évaluation de leur statut symptomatique et fonctionnel. Par ailleurs, les symptômes d’effort classiquement décrits sont peu spécifiques et peuvent s’observer également en cas de maladie coronarienne ou de pathologie pulmonaire chronique.

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À propos de l’auteur

Service de Cardiologie, Centre des valvulopathies, Groupement des hôpitaux de l’Institut catholique de Lille, Hôpital Saint-Philibert, Lille.