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Les limites de la raison (suite) : quand la mémoire s’efface, l’histoire recommence

“… nous devons accepter une vérité fondamentale :
nous sommes tous le produit d’une époque et d’un lieu particuliers.”
Dans Laurence Rees, La pensée nazie. Éditions Arpa, 2025, 546 p.

J’ai interrompu il y a déjà plusieurs mois une série d’articles sur “Les limites de la raison”. Cette série parlait entre autres de biais cognitifs et proposait une synthèse de divers ouvrages de psychosociologie. Après plusieurs billets consacrés à la déferlante “intelligence artificielle”, il m’a semblé utile, au prisme de diverses lectures récentes et de l’actualité, de reprendre cette série où elle s’était arrêtée.

Dans ce billet, nous allons voir, à travers quelques exemples, que la vérité est complexe, qu’il est facile de la travestir, et que de ne pas faire preuve d’esprit critique peut conduire à ce que l’histoire recommence dans ses aspects les plus dramatiques.

Passerelles
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Peut-on modifier le cours d’une maladie ou bien son apparition en modifiant ses apports alimentaires ? La réponse est facilement oui si l’on considère le diabète de type II et l’obésité où les comportements alimentaires qualitatifs et quantitatifs augmentent la morbidité et la mortalité.
Dans la sphère oculaire et la dégénérescence maculaire liée à l’âge, plusieurs études ont rapporté qu’une consommation accrue d’acides gras polyinsaturés (AGPI) est bénéfique pour l’évolution de la maladie. Pour les glaucomes, la situation est moins claire. Nous tenterons ici de faire le point sur les données expérimentales et épidémiologiques entre AGPI et glaucomes.

Passerelles
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La survenue d’une cataracte chez un patient glaucomateux est une éventualité fréquente en pratique quotidienne. Son retentissement est à la fois fonctionnel et anatomique.
Les patients glaucomateux sont souvent demandeurs d’une chirurgie. Il faut cependant garder à l’esprit que, sauf cas particulier, la phaco-exérèse n’entraîne pas de baisse importante de la pression intraoculaire et ne doit pas être considérée comme un traitement du glaucome.
L’indication chirurgicale doit être réfléchie et tenir compte de la sévérité et de la rapidité de progression du glaucome. La chirurgie peut être techniquement difficile chez ces patients, notamment en cas de mauvaise dilatation pupillaire.

Repères pratiques
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Durant la grossesse, la thyroxine libre (T4L) est légèrement diminuée. Dans la majorité des cas, la thyroïde s’adapte, mais, dans les pays de carence iodée, ce phénomène est plus marqué. Il en résulte une hypothyroxinémie maternelle (définie par un taux de thyroxine libre (T4L) légèrement abaissé en dessous du 2.5e percentile et associé à un taux de TSH normal) potentiellement dangereuse pour le fœtus : la T4L maternelle est, en effet, indispensable au développement neurosensoriel du fœtus, dès les premières semaines de vie intra-utérine, mais aussi tout au long de la grossesse.

Revues générales
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Le diabète gestationnel fait couler beaucoup d’encre, peut-être à tort. L’absence de recommandations, ou des recommandations floues, sûrement dues au fait que la littérature est elle-même imprécise, faisait que chacun dépistait et traitait le diabète gestationnel “à sa façon”. La littérature s’est étoffée de l’étude HAPO, cela a semblé justifier l’élaboration de recommandations plus précises.
Non, le dépistage du diabète gestationnel ne doit pas être systématique mais ciblé. Le régime adapté va permettre à lui seul la prise en charge de la majorité des diabètes gestationnels ; le contrôle de la glycémie permet d’atténuer la principale complication du diabète gestationnel : la macrosomie. Ces recommandations seront sûrement modifiées, mais elles ont le mérite d’exister et d’être pragmatiques. Leur évaluation est désormais nécessaire.