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Les limites de la raison (suite) : quand la mémoire s’efface, l’histoire recommence

“… nous devons accepter une vérité fondamentale :
nous sommes tous le produit d’une époque et d’un lieu particuliers.”
Dans Laurence Rees, La pensée nazie. Éditions Arpa, 2025, 546 p.

J’ai interrompu il y a déjà plusieurs mois une série d’articles sur “Les limites de la raison”. Cette série parlait entre autres de biais cognitifs et proposait une synthèse de divers ouvrages de psychosociologie. Après plusieurs billets consacrés à la déferlante “intelligence artificielle”, il m’a semblé utile, au prisme de diverses lectures récentes et de l’actualité, de reprendre cette série où elle s’était arrêtée.

Dans ce billet, nous allons voir, à travers quelques exemples, que la vérité est complexe, qu’il est facile de la travestir, et que de ne pas faire preuve d’esprit critique peut conduire à ce que l’histoire recommence dans ses aspects les plus dramatiques.

Metabolisme
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La conduite à tenir vis-à-vis d’une surcharge pondérale est un sujet dont les déterminants évoluent rapidement du fait d’une véritable épidémie d’obésité ayant rendu nécessaire une meilleure compréhension de l’implication pronostique d’une augmentation de la masse grasse et des possibilités de diminuer les divers risques qui lui sont associés. De ce fait, de très nombreux travaux et recommandations paraissent à un rythme soutenu et plusieurs d’entre eux ont des implications importantes pour notre pratique. Il en est ainsi des travaux de recherche fondamentale et clinique mais aussi des textes de recommandations qui permettent, même en l’absence de données établies, de proposer une synthèse de l’attitude clinique aujourd’hui la mieux adaptée à ce problème de Santé publique.

Diabète et Métabolisme
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Les complications cardiovasculaires représentent la principale cause de décès au cours du diabète de type 2. Il a été montré que l’équilibre glycémique joue un rôle dans la prévention de ces complications. Cependant, certains antidiabétiques oraux et particulièrement certains sulfamides hypoglycémiants (SU) ont été accusés d’avoir un effet délétère sur le risque cardiovasculaire. Pourtant, bien qu’expérimentalement les effets sur les canaux potassiques ATP-dépendants au niveau cardiaque varient d’un SU à l’autre, ils sont contradictoires d’une étude à l’autre et aucune conséquence clinique applicable en pratique n’a pu être mise en évidence. En revanche, seuls quelques SU, dont le glibenclamide, ont fait l’objet d’un suivi prospectif contrôlé de plus de 10 ans en moyenne. La résultante clinique s’est révélée plutôt favorable. Il paraît donc hasardeux de recommander, sur une base expérimentale, d’utiliser tel SU plutôt que tel autre, l’essentiel étant d’améliorer l’équilibre glycémique ainsi que tous les paramètres pouvant contribuer au risque vasculaire.

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