Les pièges dans l’évaluation de la sténose carotidienne

0

L’évaluation de la sévérité d’une sténose carotidienne revêt une importance tout à fait particulière quand on se rappelle que pour l’essentiel la stratégie thérapeutique repose sur le degré de cette sténose. Il s’agit là du seul exemple où ce paramètre prend une telle importance. Dès lors, la quantification du degré de sténose doit être fondée sur une méthodologie aussi précise que possible, faisant fi, autant que faire se peut, des pièges et limites des techniques utilisées.

Avant d’analyser les pièges possibles en écho-Doppler, une fois n’est pas coutume, on peut d’emblée en lister les conséquences qui, globalement, sont au nombre de trois. Ainsi, il est possible d’ignorer la sténose, on peut aussi la sous-estimer ou la surestimer. Cela étant dit, on peut identifier schématiquement 3 types de pièges. Celui lié à la clinique. Celui dû au langage ou encore au mode d’expression du degré de sténose, et ce n’est pas le moindre. Enfin, celui lié à une utilisation inadéquate de la technique d’imagerie.

Pièges liés à la clinique

On souligne souvent la nécessité d’un examen clinique bien conduit, et notamment d’une auscultation cervicale attentive, pour le dépistage des sténoses carotidiennes. Bien sûr, il n’est pas de mon propos de considérer cette auscultation comme inutile, la découverte d’un souffle cervical a une excellente spécificité. En revanche, la sensibilité de cette auscultation est pour le moins limitée. Ainsi, dans la Northern Manhattan Study, la sensibilité de l’auscultation est de 56 % menant à 44 % de faux négatifs pour le dépistage de sténoses carotidiennes. La spécificité est, par contre, excellente à 98 % [1]. Le premier piège est donc de se fier à l’auscultation pour rechercher une sténose carotidienne, ce qui va aboutir à ignorer bon nombre de ces sténoses.

Pièges liés au langage

Ce chapitre revêt une importance tout à fait particulière et primordiale. En effet, quand on parle de sténoses de la carotide interne, il faut avant tout bien définir de quoi on parle.

On doit rappeler que le terme de sténose est réservé aux rétrécissements de la lumière carotidienne de 50 % et plus [2]. On exclut donc ici les sténoses à 20-30 %, qui ne s’accompagnent d’aucune modification hémodynamique. Souvent, d’ailleurs, la reproductibilité de la quantification de ces prétendues sténoses est plus que questionnable.

On s’aperçoit[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos de l’auteur

Cardiologue, Thionville.