Rôle du psychiatre dans le traitement de la fibromyalgie

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Depuis quelques années, le concept de fibromyalgie progresse et inquiète de plus en plus, certes le généraliste et le rhumatologue, mais aussi le psychiatre.

L’absence de physiopathologie spécifique et pertinente, et la fréquence des comorbidités psychiatriques plaident désormais pour un abord syndromique multidisciplinaire.

Sa définition est essentiellement clinique et s’appuie sur l’existence d’un syndrome polyalgique chronique diffus associé à des points électifs douloureux à la palpation.

A cette symptomatologie douloureuse se joignent plus ou moins fréquemment d’autres symptômes essentiels pour le diagnostic : fatigue, troubles du sommeil, troubles cognitifs, anxiété, dépression, troubles digestifs et vasomoteurs. La fibromyalgie pose la question de la douleur physique comme modalité d’expression émotionnelle.

Historique

La fibromyalgie touche 2 à 3 % de la population avec une très nette majorité féminine (environ 8 femmes pour 1 homme) et un pic d’incidence entre 30 et 50 ans.

C’est une affection coûteuse : une étude européenne datant de 2008 a montré que 25 % des malades suivis étaient sans emploi [1]. Elle représente 15 % des consultations rhumatologiques et près de 10 % des consultations des centres antidouleur.

C’est une affection à la mode : la base de données PubMed, en avril 2012, permet d’obtenir les références de 6 818 articles… C’est cependant une maladie récente puisque même si Hippocrate a été l’inventeur des troubles musculo-squelettiques, la fibromyalgie ne connaît un envol et un intérêt croissant que depuis un quart de siècle.

En 1880, G. Beard propose pour la première fois et timidement une coloration psychiatrique puisqu’il parle de “faiblesse nerveuse” et de la neurasthénie qui portera d’ailleurs son nom.

Entre 1972 et 1975, on évoque le rôle éventuellement marqué du stress émotionnel, du sommeil de piètre qualité et de la fatigue.

En 1976, le terme de fibromyalgie est définitivement établi par Hench [2], malgré une certaine opposition des anatomistes et des étiopathologistes de l’époque, qui récusaient justement le fait qu’il existait des anomalies sur les muscles dits fibrosés !

Enfin,[...]

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À propos de l’auteur

Psychiatre, RENNES.