L’insuffisance aortique d’Alfred de Musset

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« J’aime toutes les femmes et je les méprise toutes »

Cette fille d’un officier d’Empire, élevée par sa grand-mère cultivée et musicienne est séparée du baron Dudevant. Ils se rencontrent pour la première fois au dîner offert par Buloz à ses rédacteurs. Le hasard les a placés l’un à côté de l’autre. Musset a le coup de foudre. Le lendemain, il lui adresse les premières strophes de Rolla qu’il vient d’écrire. Musset est tombé amoureux du visage de George Sand, avec ses yeux extraordinairement expressifs, dont l’ovale insolite est cerné par les bandeaux d’une importante chevelure noire qui tombent sur les épaules. Musset multiplie ses lettres et ses visites. Le 29 juillet 1833, George Sand cède enfin aux avances d’Alfred de Musset comme elle l’explique dans la «  Confession »: « J’entourai de mon bras la taille de ma maîtresse ; elle tourna doucement la tête:  ses yeux étaient rougis de larmes. Son corps plia comme un roseau, ses lèvres entr’ouvertes tombèrent sur les miennes, et l’univers fut oublié ».

Au moins tu ne te souviendras pas de moi dans les bras d’une autre femme

Le 12 décembre 1833, le couple d’amoureux décide de faire un voyage touristique en Italie. Ce qui aurait du être un voyage d’amoureux se transforme en un enfer…George Sand est victime d’une sévère dysenterie qui la cloue au lit. Leurs relations s’enveniment. Ils n’arrêtent pas de se disputer. Pendant qu’elle reste dans sa chambre, Musset en profite pour visiter les musées le jour et pour parcourir la nuit les bas-fonds où il fréquente toutes les maisons closes.

Le 31 janvier 1834, c’est au tour d’Alfred de Musset de tomber malade. Il présente une fièvre très violente accompagnée d’hallucinations et de terreurs nocturnes. Son état de santé devient si précaire que George Sand écrit le 8 février à son ami Boucoiran : « Il est réellement en danger…Le délire est affreux et continuel… La nuit dernière a été horrible, six heures d’une frénésie telle que, malgré deux hommes robustes, il courait tout nu dans la chambre. Des cris, des chants, des hurlements, des convulsions ; ô mon Dieu quel spectacle… Aujourd’hui cependant, il y a un mieux extraordinaire ».

Le 5 février 1834 George Sand fait appel à un jeune médecin vénitien, le docteur Pagello. Il pose le diagnostic de « Dothiénentérie » ce qui correspond à une fièvre typhoïde. Il ordonne d’appliquer sur sa tête des compresses d’eau glacée et lui administre une potion ainsi formulée :

« Eau de cerise noire…………….1once 2gros.

Laudanum de Sydenham………20 gouttes.

Eau distillée de laurier cerise….15 gouttes.

La maladie dura dix-huit jours ! »

Musset présente encore pendant plusieurs jours une fièvre intense associée à des[...]

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À propos de l’auteur

Historien, PARIS