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Les limites de la raison (suite) : quand la mémoire s’efface, l’histoire recommence

“… nous devons accepter une vérité fondamentale :
nous sommes tous le produit d’une époque et d’un lieu particuliers.”
Dans Laurence Rees, La pensée nazie. Éditions Arpa, 2025, 546 p.

J’ai interrompu il y a déjà plusieurs mois une série d’articles sur “Les limites de la raison”. Cette série parlait entre autres de biais cognitifs et proposait une synthèse de divers ouvrages de psychosociologie. Après plusieurs billets consacrés à la déferlante “intelligence artificielle”, il m’a semblé utile, au prisme de diverses lectures récentes et de l’actualité, de reprendre cette série où elle s’était arrêtée.

Dans ce billet, nous allons voir, à travers quelques exemples, que la vérité est complexe, qu’il est facile de la travestir, et que de ne pas faire preuve d’esprit critique peut conduire à ce que l’histoire recommence dans ses aspects les plus dramatiques.

Vasculaire
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L’artériopathie oblitérante des membres inférieurs est une maladie chronique dont la prévalence élevée et l’importante morbi-mortalité en font un problème de santé majeur. Les femmes sont minoritaires dans les essais cliniques, mais des revues récentes se sont intéressées à cette population dont le risque cardiovasculaire a été longtemps sous-estimé.
La prévalence de l’AOMI est au moins aussi importante chez la femme que chez l’homme. La symptomatologie peut être atypique, voire absente, ce qui peut conduire à un retard diagnostique et une prise en charge urgente au stade le plus avancé de la maladie, en ischémie critique.
La prise en charge thérapeutique est également inégalitaire, puisque les femmes semblent être moins bien traitées que les hommes et ne pas bénéficier du traitement pharmacologique optimal. La connaissance de ces disparités est essentielle pour sensibiliser la population au risque cardiovasculaire de la femme afin d’en améliorer la prise en charge et la prévention.

Vasculaire
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La prévalence de l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI), affection induite par l’athérosclérose, est élevée chez le sujet âgé. Dans ce contexte, les manifestations cliniques sont fréquemment atypiques. Le plus souvent le sujet est asymptomatique, d’où une méconnaissance de la maladie aussi bien par lui-même que par les équipes médicales. Cette absence de diagnostic est délétère tant sur le plan local que général. La découverte d’une AOMI symptomatique ou asymptomatique fait entrer le sujet dans une situation de prévention secondaire.
Il est recommandé de contrôler strictement les facteurs de risque cardiovasculaire et d’initier un traitement associant un antiplaquettaire et, le plus souvent, une statine et un IEC. Cette stratégie cherche à limiter l’apparition d’événements cardiovasculaires, en particulier coronariens et cérébrovasculaires.
Sur le plan local, le sujet doit bénéficier de mesure de prévention vis-à-vis des traumatismes. Lors de la constitution d’une plaie, le sujet bascule du stade asymptomatique à celui d’ischémie critique, avec mise en jeu non seulement du pronostic du membre mais aussi vital.
Chez le sujet âgé, les atteintes sont multifocales avec des lits d’aval distaux altérés. Tous ces éléments compliquent le développement des procédures de revascularisation qui font appel en premier, si possible, aux techniques endovasculaires. Ces différents éléments plaident en faveur d’un dépistage systématique de l’AOMI chez le sujet âgé qui repose sur la mesure de l’index de pression systolique.

Billet du mois
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En analysant l’actualité cardiologique de l’année 2014, il est évident qu’il y a eu des études majeures pour la pratique, c’est-à-dire des études qui vont permettre une amélioration de la santé cardiovasculaire (CV) des populations. Cela est ou sera possible par l’utilisation de traitements pour lesquels un bénéfice clinique a été démontré. Mais, cela sera également possible par l’interruption transitoire ou définitive, voire la non utilisation, de certains traitements dont le rapport bénéfice/risque n’est pas apparu favorable dans les essais. Certaines des études de 2014 qui m’ont paru importantes pour la pratique seront synthétisées dans la -première partie de ce billet.

Vasculaire
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L’artérite du diabétique présente des caractéristiques spécifiques qui la distingue de l’artérite oblitérante classique secondaire à l’athérosclérose.
Sa survenue est liée au déséquilibre de la glycorégulation (hyperglycémie chronique et insulinorésistance) et à un état prothrombogène multifactoriel (hypercoagubilité et activation plaquettaire). Sa présentation clinique typique associe une atteinte sévère distale multiétagée, accompagnée d’une médiacalcose et d’une neuropathie périphérique. Son traitement médical reste basé sur un contrôle glycémique optimal et sur la trithérapie vasculaire (IEC-anti plaquettaire-statine).
Longtemps asymptomatique, sa présentation est souvent d’emblée grave, avec une nécessité de revascularisation urgente pour traitement d’un trouble trophique ou sauvetage d’un membre. Des progrès fantastiques ont déjà été réalisés dans le domaine de la revascularisation distale avec des résultats tout à fait prometteurs qui permettent d’éviter le plus souvent des chirurgies délabrantes. Ainsi, la prévention, un traitement médical optimal, une prise en charge multidisciplinaire des troubles trophiques et une programmation adéquate des revascularisations distales doivent permettre de diminuer la morbi-mortalité de cette pathologie qui reste encore considérable.

Gynécologie
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Les BDC de la ménopause sont dues à la perturbation des neuromédiateurs dans le centre de régulation thermique. Leur fréquence, intensité et durée sont des paramètres personnels qui peuvent être modifiés par la façon de vivre et l’environnement.
Le fait de substituer l’insuffisance estrogénique remet en place le thermostat biologique, mais plusieurs situations rencontrées par les gynécologues ne permettent pas cette éventualité.
La régularisation de l’hygiène de vie et du comportement essaie de récupérer quelques bienfaits mais n’est pas suffisant, en général, pour des BDC sévères et fréquentes.
La revue des moyens de thérapies comportementales ou des thérapeutiques agissant sur la voie neuromédiatrice ou hormonale n’est pas aisée, la qualité du prescripteur pouvant changer les critères des BDC, mais les études elles-mêmes étant parfois orientées ou incomparables.
Il s’agit d’un enjeu économique important qui a amené un nombre considérable de produits pharmaceutiques ou de compléments alimentaires à notre disposition, mais peu sont les produits véritablement bien étudiés, efficaces et de toute façon hors AMM.

Revues générales
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Dans le contexte de l’hypertension pulmonaire (HTP), l’échocardiographie (ETT) est un examen clé. Elle joue un rôle diagnostique chez les sujets à risque asymptomatiques et chez les patients symptomatiques se plaignant de dyspnée. Chez les patients atteints d’HTP, elle permet de déterminer la sévérité de la maladie et son pronostic. Grâce au Doppler, il existe plusieurs façons d’estimer les pressions pulmonaires.
Dans l’HTP chronique, en réponse à l’élévation des résistances pulmonaires, l’échocardiographie permet d’analyser les changements dans la géométrie du ventricule droit (VD), l’interaction ventricule droit-ventricule gauche (VD-VG) et la fonction systolique VD. Pour prédire de façon fiable et efficace les variations et le pronostic dans le suivi des HTP, les valeurs doivent être faciles à mesurer, reproductibles et avoir un intérêt clinique. L’ETT permet aussi d’orienter le diagnos-tic étiologique des différentes HTP, en particulier les HTP liées aux cardiopathies gauches, de loin les plus fréquentes.

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