
Les maladies cardiaques, rénales et métaboliques forment-elles un continuum thérapeutique ?
Concept nouveau, le syndrome cardiorénal et métabolique (ou CKM syndrome pour cardiac kidney metabolic syndrome des Anglo-Saxons) suppose qu’en cas d’anomalies métaboliques, notamment en cas d’adiposité dysfonctionnelle, il y a un risque de diabète de type 2 et d’événements cardiaques et rénaux qui peuvent être prévenus par une approche thérapeutique spécifique.
Cet article a comme objectif d’évaluer si des stratégies thérapeutiques unicistes peuvent prévenir un ensemble d’événements cardiaques et rénaux de façon similaire.
Avec ce mode d’analyse il est constaté que l’effet classe-thérapeutique dépend de la classe considérée et que l’effet-groupe thérapeutique dépend du critère intermédiaire considéré : l’effet groupe est valable pour le LDL-cholestérol, en grande partie, mais pas totalement, pour la pression artérielle, et non encore validé pour la glycémie.
Si certains traitements peuvent à la fois diminuer le risque d’apparition ou d’aggravation d’une maladie rénale chronique, et celui d’une maladie cardiaque ou cardiovasculaire, ce n’est pas le cas de nombreux traitements.
Ainsi, s’il n’est pas parfaitement validé à l’aune de l’évaluation disponible des traitements, le concept de syndrome cardiorénal et métabolique a un intérêt opérationnel majeur car, en modifiant la pratique vers la recherche la plus large possible d’un risque cardiovasculaire élevé, d’une maladie cardiovasculaire ou rénale chez l’ensemble des patients, il doit permettre de leur faire bénéficier de stratégies qui peuvent réduire de façon complémentaire les événements cardiaques et rénaux.