Auteur B. Moulin

Service de néphrologie, Hôpitaux universitaires, STRASBOURG

Dossier : Cardio-rénal Les maladies cardiaques, rénales et métaboliques forment-elles un continuum thérapeutique ?
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Concept nouveau, le syndrome cardiorénal et métabolique (ou CKM syndrome pour cardiac kidney metabolic syndrome des Anglo-Saxons) suppose qu’en cas d’anomalies métaboliques, notamment en cas d’adiposité dysfonctionnelle, il y a un risque de diabète de type 2 et d’événements cardiaques et rénaux qui peuvent être prévenus par une approche thérapeutique spécifique.
Cet article a comme objectif d’évaluer si des stratégies thérapeutiques unicistes peuvent prévenir un ensemble d’événements cardiaques et rénaux de façon similaire.
Avec ce mode d’analyse il est constaté que l’effet classe-thérapeutique dépend de la classe considérée et que l’effet-groupe thérapeutique dépend du critère intermédiaire considéré : l’effet groupe est valable pour le LDL-cholestérol, en grande partie, mais pas totalement, pour la pression artérielle, et non encore validé pour la glycémie.
Si certains traitements peuvent à la fois diminuer le risque d’apparition ou d’aggravation d’une maladie rénale chronique, et celui d’une maladie cardiaque ou cardiovasculaire, ce n’est pas le cas de nombreux traitements.
Ainsi, s’il n’est pas parfaitement validé à l’aune de l’évaluation disponible des traitements, le concept de syndrome cardiorénal et métabolique a un intérêt opérationnel majeur car, en modifiant la pratique vers la recherche la plus large possible d’un risque cardiovasculaire élevé, d’une maladie cardiovasculaire ou rénale chez l’ensemble des patients, il doit permettre de leur faire bénéficier de stratégies qui peuvent réduire de façon complémentaire les événements cardiaques et rénaux.

Dossier : Cardio-rénal Un
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La coopération cardiologue-néphrologue est essentielle dans la prise en charge de patients chez lesquels des mécanismes physiopathologiques communs aboutissent à la prescription de médicaments ayant une double action de cardio-néphroprotection.
Cet article propose de revoir de façon synthétique et pratique les situations dans lesquelles l’avis néphrologique peut être requis par le cardiologue, notamment les épisodes d’insuffisance rénale aiguë ou de troubles hydro-électrolytiques volontiers associés à la prescription des diurétiques et/ou des bloqueurs du système rénine angiotensine dans des contextes d’insuffisance cardiaque sévère. Les différentes indications d’adressage sont revues en détail, ainsi que le bilan minimal à envisager pour permettre d’optimiser la consultation néphrologique.

Dossier : Cardio-rénal
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L’hyperkaliémie est une complication fréquente mais contrôlable chez les patients atteints
d’insuffisance cardiaque chronique. Il existe trois étapes clés dans la prise en charge de ce trouble
ionique : 1. la correction des facteurs modifiables (revue des médicaments, apports en sel de potas-
sium et ajustements diététiques) ; 2. l’utilisation des diurétiques, des bicarbonates et des chélateurs
de potassium pour stabiliser les niveaux de potassium, et enfin, en dernier recours ; 3. la réduction ou
l’arrêt des inhibiteurs du système rénine-angiotensine-aldostérone (ISRAA).
Cependant, maintenir les quatre médicaments “fantastiques” (ISRAA, ISGLT2, ARM, bêtabloquants) à
des doses optimales est capital, car leur réduction ou arrêt est associé à une aggravation du pronos-
tic cardiaque et rénal au long cours. L’éducation des patients et la coordination entre les profession-
nels de santé sont les clés pour parvenir à cette gestion optimale.