Y a-t-il encore une place pour les prothèses mécaniques ? ou la différence entre la réalité et la perception de la réalité !

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Prothèse mécanique ou prothèse valvulaire ? Cette question agite la communauté cardiologique depuis des lustres. Les malades concernés recherchent sur internet les informations récentes qui leur permettront de faire le bon choix ou feront confiance à leur cardiologue pour prendre la décision. Les sociétés savantes, américaines et européennes, ont émis des recommandations assez claires pour les patients les plus âgés mais qui laissent la décision au cardiologue pour les patients les plus jeunes. Dans cette grande confusion, une observation s’impose : le nombre des bioprothèses implantées est croissant, aux dépens des valves mécaniques dans la plupart des pays développés. En revanche, dans les pays émergents, la valve mécanique reste la valve la plus implantée, la bioprothèse restant un choix exceptionnel qui concerne moins de 10 % des opérés.

Une mise au point sur la question est d’autant plus intéressante que des innovations technologiques importantes sont apparues, que les aspirations des malades ont beaucoup changé et que l’objectif même du traitement s’est, à la suite des observations précédentes, beaucoup modifié.

Innovations technologiques : surtout pour les bioprothèses

Les innovations technologiques sont très importantes dans le domaine des bioprothèses, beaucoup moins importantes dans celui des prothèses mécaniques.

Les prothèses biologiques ont beaucoup évolué au cours des trente dernières années. Le moteur de l’amélioration a été la compréhension du mode de dysfonction des prothèses tissulaires, qu’elles soient d’origine porcine ou d’origine bovine. Tout tissu, après son implantation, est le site d’une infiltration plasmatique responsable de déposition de fibrine, de macrophages. L’activation de l’inflammation locale, les élastases, aboutissent à une atteinte de la matrice extracellulaire, à une infiltration lipidique. Des calcifications, intratissulaires ou superficielles, apparaissent, conséquences de ce phénomène. Le traitement par le glutaraldéhyde, qui a pour but de stabiliser les tissus, aggrave le phénomène de calcification par la fixation de calcium sur les sites libres du glutaraldéhyde. Le résultat de cette cascade d’événements est la fragilisation du tissu et sa calcification. La distribution des forces qui s’exercent sur les valvules explique la localisation des sites de déchirure du tissu fragilisé, là où[...]

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À propos de l’auteur

Institut de cardiologie, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, ParIS.