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Les limites de la raison (suite) : quand la mémoire s’efface, l’histoire recommence

“… nous devons accepter une vérité fondamentale :
nous sommes tous le produit d’une époque et d’un lieu particuliers.”
Dans Laurence Rees, La pensée nazie. Éditions Arpa, 2025, 546 p.

J’ai interrompu il y a déjà plusieurs mois une série d’articles sur “Les limites de la raison”. Cette série parlait entre autres de biais cognitifs et proposait une synthèse de divers ouvrages de psychosociologie. Après plusieurs billets consacrés à la déferlante “intelligence artificielle”, il m’a semblé utile, au prisme de diverses lectures récentes et de l’actualité, de reprendre cette série où elle s’était arrêtée.

Dans ce billet, nous allons voir, à travers quelques exemples, que la vérité est complexe, qu’il est facile de la travestir, et que de ne pas faire preuve d’esprit critique peut conduire à ce que l’histoire recommence dans ses aspects les plus dramatiques.

Insuffisance coronaire
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Le risque d’accident cardiaque lié au sport en général a toujours été une question passionnelle car chacun a à l’esprit une histoire d’accident lors d’une compétition sportive sans avoir besoin de remonter jusqu’à l’époque antique, du soldat grec Pheidippides, mort selon la légende après sa course à pied entre Marathon et Athènes. Ce fut par exemple le cas du malaise de notre président à l’occasion d’un jogging ou la fameuse phrase “no sport” de Winston Churchill.

Valvulopathies
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Le rétrécissement aortique calcifié (RAC) touche préférentiellement les sujets âgés aux comorbidités souvent multiples. La coexistence d’un RAC et d’une pathologie non cardiaque nécessitant une chirurgie n’est donc pas une éventualité rare. L’existence d’un RAC est un facteur de risque indépendant de morbi-mortalité périopératoire et le risque opératoire augmente avec la sévérité du RAC [1].

Passerelles
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La survenue d’une hypoglycémie est fréquente et quasi inéluctable dans le diabète insulino-dépendant. Elle n’est pas exceptionnelle dans le diabète de type 2 traité par des insulino-sécréteurs (sulfonylurées, glinides). Exceptionnellement dangereuses parce qu’identifiées par des signes d’appel parfois impressionnants, les hypoglycémies altèrent la qualité de vie. Les hypoglycémies nocturnes sont particulièrement fréquentes lors de l’insulinothérapie intensifiée dont elles constituent une des limites.

Pédiatrie
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C’est toujours un défi de sélectionner dans les publications de l’année le best of dans un domaine très spécialisé comme la cardiologie congénitale et pédiatrique. Cet exercice renouvelé chaque année reste difficile et l’importance des travaux sélectionnés ne peut parfois être appréciée que par le fait médical ou la publication parfois confidentielle (réservée aux ultraspécialistes) qui en sont la source. J’ai donc choisi pour 2009 de rester dans les domaines généraux de l’épidémiologie des cardiopathies congénitales, de leur détection et de leur suivi et d’évoquer brièvement deux autres actualités : l’arrêt cardiaque extrahospitalier et les nouvelles recommandations concernant la prévention de l’endocardite d’Osler.

Rhumatologie
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Les maladies systémiques et les vascularites constituent un groupe de maladies large regroupant les connectivites, les vascularites nécrosantes, les artérites inflammatoires, mais aussi les maladies auto-inflammatoires, les maladies de surcharge comme l’amylose et les maladies lysosomales. Les articles sélectionnés dans cette revue de la littérature internationale entre juin 2008 et juin 2009 concernent des points qui intéresseront la pratique quotidienne dans les domaines suivants: lupus systémique, syndrome de Sjögren primitif, sclérodermie systémique, maladie de Horton et vascularite des petits vaisseaux.

Dossiers archives
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L’endocardite infectieuse (EI) est caractérisée par des lésions ulcérovégétantes liées à la greffe sur l’endocarde, valvulaire (EI sur valve native), beaucoup plus rarement pariétal, ou sur une prothèse intracardiaque (EI sur prothèse) d’un micro-organisme, le plus souvent bactérien. L’EI est relativement rare, mais il n’apparaît pas que son incidence ait diminué dans les deux dernières décennies. L’EI est grave, et son taux moyen de mortalité durant la phase hospitalière initiale demeure voisin de 15 % à 20 % dans les séries les plus récentes, cela en dépit des avancées considérables réalisées en matière d’imagerie diagnostique, d’identification des micro-organismes responsables, de traitement antibiotique et de cure chirurgicale : l’EI demeure de ce fait une maladie d’une redoutable actualité.

Revues générales
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Les infarctus du myocarde périopératoires sont fréquents, leur physiopathologie repose sur un déséquilibre de la balance en oxygène et sur des ruptures de plaques. Les bêtabloquants et les statines représentent une des alternatives thérapeutiques pour prévenir ces infarctus du myocarde. Des études réalisées dans les années 90 ont montré un effet spectaculaire des bêtabloquants dans le cadre de la prévention des infarctus du myocarde périopératoires, qui ont conduit à des recommandations prônant une utilisation large de ces molécules. Récemment, quatre études dont une incluant près de 10 000 patients (étude POISE) n’a pas retrouvé de tels résultats et un certain nombre d’effets indésirables liés aux bêtabloquants ont émergé de ces études. A l’inverse, une étude récemment publiée (DECREASE IV), dans laquelle les bêtabloquants ont été utilisés avec précaution, vient contredire ces résultats en montrant non seulement un effet cardioprotecteur,mais aussi l’absence d’effets indésirables liés au traitement. Avant de modifier les recommandations actuelles concernant les bêtabloquants, il faut attendre la synthèse de tous ces travaux.

Passerelles
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La chirurgie bariatrique est actuellement le traitement de choix de l’obésité morbide. Cette chirurgie n’est cependant pas dénuée de risques notamment nutritionnel à court et à long termes, et nécessite un suivi régulier des patients. La clinique est souvent pauvre, rendant la surveillance biologique indispensable pour dépister ces carences dont les mécanismes sont intriqués (défaut d’apport, d’assimilation, d’absorption). Qu’elles soient fréquentes (protéines, fer, zinc, vit D, vit B12) ou plus rares (Mg, Vit B1, Vit A, folates, calcium), leur dépistage et leur correction sont essentiels avant la chirurgie et doivent être poursuivies à vie. Il n’y a pas de consensus sur les modalités de supplémentations compte tenu de la variabilité interindividuelle, mais il est démontré que le nombre de suppléments nécessaires augmente à distance de la chirurgie et qu’aucun complément dit “multivitaminique” n’est suffisant à lui seul pour couvrir tous les besoins.