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Les limites de la raison (suite) : quand la mémoire s’efface, l’histoire recommence

“… nous devons accepter une vérité fondamentale :
nous sommes tous le produit d’une époque et d’un lieu particuliers.”
Dans Laurence Rees, La pensée nazie. Éditions Arpa, 2025, 546 p.

J’ai interrompu il y a déjà plusieurs mois une série d’articles sur “Les limites de la raison”. Cette série parlait entre autres de biais cognitifs et proposait une synthèse de divers ouvrages de psychosociologie. Après plusieurs billets consacrés à la déferlante “intelligence artificielle”, il m’a semblé utile, au prisme de diverses lectures récentes et de l’actualité, de reprendre cette série où elle s’était arrêtée.

Dans ce billet, nous allons voir, à travers quelques exemples, que la vérité est complexe, qu’il est facile de la travestir, et que de ne pas faire preuve d’esprit critique peut conduire à ce que l’histoire recommence dans ses aspects les plus dramatiques.

Passerelles
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De nombreuses études épidémiologiques montrent que la consommation régulière et modérée de boissons alcoolisées a un effet cardioprotecteur selon une courbe en J. Il s’agit avant tout d’un effet lié à l’alcool qui peut s’expliquer par une action favorable sur les lipides plasmatiques, sur la coagulation, sur l’insulinorésistance et sur l’inflammation de bas grade. La richesse en polyphénol du vin rouge lui confère un pouvoir antioxydant intéressant, mais globalement l’ensemble des boissons alcoolisées possèdent un effet cardioprotecteur dont la preuve clinique reste dans l’attente d’une improbable étude d’intervention.

Rhumatologie
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La maladie de Gaucher (MG) est la plus fréquente des maladies de surcharge lysosomale. La forme adulte (MG de type 1) associe une hépatosplénomégalie, une pancytopénie liée à l’hypersplénisme et une atteinte osseuse complexe et douloureuse, liée à l’infiltration médullaire par des macrophages surchargés en glucocérébroside. Elle se traduit par des infarctus osseux, des ostéonécroses épiphysaires et une ostéoporose avec risque fracturaire. L’atteinte osseuse est plus lentement sensible aux traitements spécifiques de la MG, mais ceux-ci permettent de réduire, voire de supprimer, les événements osseux douloureux.

Archives les années cardiologiques
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En 2009, la Société Européenne de Cardiologie (ESC) a publié quatre documents majeurs et l’American College of Cardiology – American Heart Association (ACCAHA) deux mises à jour importantes. Il faut souligner que la présentation des recommandations de la Société Européenne de Cardiologie a été modifiée et uniformisée de sorte que les documents sont devenus particulièrement plaisants à lire. En outre, les documents sont résumés sous forme de ce qu’il est convenu d’appeler des “pocket guidelines”.

Pédiatrie
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La découverte d’un souffle cardiaque chez le nourrisson est une situation fréquente. En théorie, la conduite à tenir est simple: s’il s’agit d’un souffle organique, il faut demander l’avis d’un cardiopédiatre; si le souffle est fonctionnel, cet avis est inutile. En pratique, le problème est donc de distinguer cliniquement un souffle fonctionnel d’un souffle organique. Comme les souffles fonctionnels sont fréquents, les pédiatres ont l’expérience de ce type de situation, ce qui doit conduire à une demande d’avis cardiologique limitée aux suspicions de cardiopathie.

Comptes rendus : American College of Cardiology 2010
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Pression artérielle et diabète

1. La pression artérielle comme marqueur de risque cardiovasculaire

Cela fait 50 ans qu’il a été prouvé qu’il existe une relation étroite entre la pression artérielle et le risque d’événements cardiovasculaires majeurs. La synthèse des études d’observation a démontré que plus la pression artérielle systolique ou plus la pression artérielle diastolique est élevée, plus le risque d’accident vasculaire cérébral ou d’infarctus du myocarde est élevé. La relation entre pression artérielle et événements cardiovasculaires paraît sans seuil, elle débute dès les valeurs de 115 mmHg pour la pression artérielle systolique et de 75 mmHg pour la pression artérielle diastolique.

Comptes rendus : American College of Cardiology 2010
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Lipides et diabète

1. Une dyslipidémie athérogène

Les diabétiques de type 2 ont une répartition des taux plasmatiques des principaux lipides dosables différente de celle de la population non diabétique. Cette répartition est caractérisée par un HDL-cholestérol et un LDL-cholestérol en moyenne plus bas et une triglycéridémie en moyenne plus élevée. Ces différences sont peu importantes en valeur absolue, mais significatives.

Plus encore, à taux équivalents, il a été montré que les répartitions des sous-fractions du HDL-cholestérol et du LDL-cholestérol sont différentes entre les diabétiques et les non diabétiques. Ainsi, par exemple, le diabétique a un taux plus faible de HDL 2b et plus bas de HDL 3b en électrophorèse.

Ces différences dans les taux plasmatiques des différentes lipoprotéines ont été corrélées dans des études épidémiologiques à un risque plus important d’événements ischémiques chez les diabétiques que chez les non diabétiques.

Comptes rendus : American College of Cardiology 2010
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Lors de l’ACC et dans les semaines qui ont précédé et suivi le congrès, plusieurs publications ont évalué l’apport de l’évaluation de la variabilité tensionnelle comme marqueur de risque cardiovasculaire. Fait plus original, lors de l’ACC et dans une publication du Lancet, une étude de la variabilité tensionnelle a indiqué que l’effet de traitements antihypertenseurs sur ce paramètre pouvait être corrélé à l’effet clinique de ces traitements.

Cardiologie interventionnelle
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Trois études, ARMYDA-ACS, NAPLES II et ARMYDA-RECAPTURE, démontrent l’efficacité de l’administration d’atorvastatine 80 mg avant une angioplastie coronaire, avec notamment une réduction significative des infarctus du myocarde postprocédure.
Cet effet bénéfique est précoce et s’explique probablement par les effets pléiotropes de la molécule. Elle s’observe même si les patients étaient sous statines avant le geste d’angioplastie. Ces données plaident pour l’administration systématique d’atorvastatine 80 mg avant toute angioplastie coronaire.

Insuffisance cardiaque
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Les peptides natriurétiques sont devenus des marqueurs biologiques de pratique courante, le clinicien ayant actuellement le choix entre BNP ou NT-proBNP. Il est donc important de connaître les différences essentielles entre ces deux marqueurs pouvant retentir sur la pertinence de leur utilisation [1].