Objet de plaisir et de discours, le vin peut-il prétendre être un auxiliaire de la prévention cardiovasculaire ? Les médecins, plutôt habitués à panser les méfaits de l’alcool, ont quelque mal à prendre en compte les évidences épidémiologiques qui n’ont cessé de prôner depuis près de trois décennies les bénéfices d’une consommation modeste et régulière de vin selon un modèle bien français. Les fait sont là, la moindre morbimortalité globale des consommateurs modérés par rapport aux abstinents est établie par des études épidémiologiques d’envergure, parfois à leur corps défendant. Les faits sont encore plus éclatants dans le domaine de la mortalité cardiovasculaire où ils ont donné naissance au vraifaux concept du French Paradox. Qu’elles soient écologiques, cas témoins, transversales ou longitudinales, la plupart sinon la totalité des études s’accordent à décrire à quelques iotas près la même relation favorable entre consommation alcoolique et mortalité cardiovasculaire, et ce jusqu’à une consommation véritablement scandaleuse de l’ordre de 6 verres d’alcool par jour, soit 60 g/j, bien évidemment médicalement inacceptable.