Auteur Dievart F.

Clinique Villette, Dunkerque.

L’évolution de la médecine vue par le président du Collège national des cardiologues français
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“La mesure ultime d’un homme n’est pas où il se situe dans les moments de confort
mais où il se situe dans les moments de défi et de controverse”
~ Martin Luther King

Malgré l’essor du numérique et de l’intelligence artificielle (IA) dans la pratique médicale, le rôle d’une société savante restera essentiel pour la formation et l’information des médecins. Président du Collège national des cardiologues français (CNCF), François Diévart nous livre ses réflexions sur le sujet.

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Des experts de la Société européenne de cardiologie (ESC) et de la Société européenne d’athérosclérose (EAS) ont proposé une actualisation des recommandations pour la prise en charge des dyslipidémies, les précédentes datant de 2019.
Ce texte est très pragmatique en ce sens qu’il fournit de nombreux éléments clairs sur la conduite à tenir : par exemple, le délai entre le début d’un traitement et le premier contrôle du bilan lipidique, les valeurs seuils, de la Lp(a) et de la hs-CRP, une classe III pour les suppléments alimentaires, les vitamines, la levure de riz rouge et les phytostérols en matière de protection cardiovasculaire…
Il comporte cependant quelques zones d’incertitude, comme le poids à accorder à divers marqueurs dans l’évaluation du risque, et quelques zones plus discutables, telles que, notamment, le fait de proposer un dosage de la Lp(a) à tous, au moins une fois, ou le fait d’éventuellement pouvoir proposer des fibrates en cas d’hypertriglycéridémie, même si la classe de recommandation est IIb.

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Si, au terme de quatre essais thérapeutiques contrôlés, nous disposons de plus d’informations sur l’effet clinique potentiel des bêtabloquants au long cours dans les suites d’un infarctus du myocarde (IDM), force est de constater que cette information est d’un niveau de preuve moyen et non pas élevé, du fait du caractère ouvert de ces quatre études, de leurs résultats discordants et d’un résultat parfois conduit principalement par des événements qui ne sont pas des critères durs, ce qui est un biais dans des études conduites en ouvert.
De ce fait, il pourrait tout à fait être concevable qu’un patient sans insuffisance cardiaque et dont la fraction d’éjection du ventricule gauche (FEVG) est supérieure à 40 % sorte de l’hôpital sans avoir de traitement bêtabloquant au décours d’un IDM. Comme il pourrait être concevable d’arrêter ce traitement dès qu’il est mal toléré chez ce type de patient au décours d’un IDM.

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Faut-il doser la lipoprotéine petit a, c’est-à-dire la Lp(a), chez toute personne, au moins une fois dans la vie de cette personne, comme le proposent les auteurs des recommandations pour la prise en charge des dyslipidémies de la Société européenne de cardiologie (ESC) en 2025 ? Cette proposition est, à mon sens, éminemment discutable et ne tient pas compte de l’utilité opérationnelle de ce dosage dans la pratique quotidienne.
Nous allons voir pourquoi par une analogie, puis par une argumentation spécifique permettant de catégoriser les examens diagnostiques en fonction de leur conséquence pratique, et donc de leur utilité réelle.

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L’étude AQUATIC a inclus des patients ayant un syndrome coronaire chronique et un antécédent d’angioplastie coronaire avec stent d’au moins 6 mois à risque athérothrombotique élevé et recevant un anticoagulant.
L’objectif était ici d’évaluer l’impact de l’ajout d’aspirine au traitement anticoagulant sur la survenue d’événements cardiovasculaires, décès et saignements majeurs. Cette étude a montré que l’aspirine associée aux anticoagulants augmentait le risque de saignement et de décès sans réduire le risque ischémique.

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Les sessions scientifiques de 2025 de la Société européenne de cardiologie (ESC) se sont tenues à Madrid, du 29 août au 1er septembre. Elles ont réuni plus de 33 000 participants de 169 nations différentes, qui ont pu assister à plus de 1 100 sessions, dont 10 sessions plénières d’actualité (Hot Line) et 28 sessions de science, d’actualité récente (Late-Breaking Science). Parmi les travaux présentés, 190 ont donné lieu à des publications simultanées.

Billet du mois Editorial
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“… nous devons accepter une vérité fondamentale :
nous sommes tous le produit d’une époque et d’un lieu particuliers.”
Dans Laurence Rees, La pensée nazie. Éditions Arpa, 2025, 546 p.

J’ai interrompu il y a déjà plusieurs mois une série d’articles sur “Les limites de la raison”. Cette série parlait entre autres de biais cognitifs et proposait une synthèse de divers ouvrages de psychosociologie. Après plusieurs billets consacrés à la déferlante “intelligence artificielle”, il m’a semblé utile, au prisme de diverses lectures récentes et de l’actualité, de reprendre cette série où elle s’était arrêtée.

Dans ce billet, nous allons voir, à travers quelques exemples, que la vérité est complexe, qu’il est facile de la travestir, et que de ne pas faire preuve d’esprit critique peut conduire à ce que l’histoire recommence dans ses aspects les plus dramatiques.

Dossier : Cardio-rénal Les maladies cardiaques, rénales et métaboliques forment-elles un continuum thérapeutique ?
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Concept nouveau, le syndrome cardiorénal et métabolique (ou CKM syndrome pour cardiac kidney metabolic syndrome des Anglo-Saxons) suppose qu’en cas d’anomalies métaboliques, notamment en cas d’adiposité dysfonctionnelle, il y a un risque de diabète de type 2 et d’événements cardiaques et rénaux qui peuvent être prévenus par une approche thérapeutique spécifique.
Cet article a comme objectif d’évaluer si des stratégies thérapeutiques unicistes peuvent prévenir un ensemble d’événements cardiaques et rénaux de façon similaire.
Avec ce mode d’analyse il est constaté que l’effet classe-thérapeutique dépend de la classe considérée et que l’effet-groupe thérapeutique dépend du critère intermédiaire considéré : l’effet groupe est valable pour le LDL-cholestérol, en grande partie, mais pas totalement, pour la pression artérielle, et non encore validé pour la glycémie.
Si certains traitements peuvent à la fois diminuer le risque d’apparition ou d’aggravation d’une maladie rénale chronique, et celui d’une maladie cardiaque ou cardiovasculaire, ce n’est pas le cas de nombreux traitements.
Ainsi, s’il n’est pas parfaitement validé à l’aune de l’évaluation disponible des traitements, le concept de syndrome cardiorénal et métabolique a un intérêt opérationnel majeur car, en modifiant la pratique vers la recherche la plus large possible d’un risque cardiovasculaire élevé, d’une maladie cardiovasculaire ou rénale chez l’ensemble des patients, il doit permettre de leur faire bénéficier de stratégies qui peuvent réduire de façon complémentaire les événements cardiaques et rénaux.

Dossier : L’intelligence artificielle
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L’arrivée massive de l’intelligence artificielle (IA) dans nos sociétés et dans la pratique médicale pose de nombreuses questions, allant des plus triviales aux plus complexes, des plus philosophiques aux plus réglementaires car, notamment, son objectif principal est de reproduire l’intelligence humaine. Certains y verront une aide, d’autres une substitution et une prise de contrôle. Dans cet article de conclusion de ce dossier sur l’IA seront abordés quelques-uns des problèmes qu’elle pose et ce, au-delà du risque d’erreurs qu’elle peut commettre dans les résultats qu’elle fournit.

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