Les limites de la raison (suite) : quand la mémoire s’efface, l’histoire recommence

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“… nous devons accepter une vérité fondamentale :
nous sommes tous le produit d’une époque et d’un lieu particuliers.”
Dans Laurence Rees, La pensée nazie. Éditions Arpa, 2025, 546 p.

J’ai interrompu il y a déjà plusieurs mois une série d’articles sur “Les limites de la raison”. Cette série parlait entre autres de biais cognitifs et proposait une synthèse de divers ouvrages de psychosociologie. Après plusieurs billets consacrés à la déferlante “intelligence artificielle”, il m’a semblé utile, au prisme de diverses lectures récentes et de l’actualité, de reprendre cette série où elle s’était arrêtée.

Dans ce billet, nous allons voir, à travers quelques exemples, que la vérité est complexe, qu’il est facile de la travestir, et que de ne pas faire preuve d’esprit critique peut conduire à ce que l’histoire recommence dans ses aspects les plus dramatiques.

Un petit jeu

Dans le dernier billet de la série sur “Les limites de la raison”, j’avais soumis à votre sagacité, un petit jeu qui est un grand classique de l’art de réfléchir. Ce jeu est un modèle où il y a deux portes au purgatoire, l’une donne sur le paradis et l’autre sur l’enfer, et chacune des portes est contrôlée par un gardien dont l’un dit toujours la vérité et l’autre ment toujours. Entrant au purgatoire, vous ne savez pas quelle est la porte du paradis auquel vous aspirez, et vous ne savez pas non plus qui va vous y guider car vous ne savez pas quel est le gardien qui ment toujours et celui qui dit toujours la vérité. Le jeu consiste donc à poser une question et une seule à un gardien et à un seul afin de connaître, par la réponse à cette unique question, quelle est la porte du paradis.

Réfléchissez avant de lire la suite, et sachez qu’il y a au moins deux bonnes réponses possibles, la première avait déjà été fournie dans le dernier billet sur “Les limites de la raison”.

À ce jeu classique, il existe une première réponse, qui est communément citée : il faut poser comme question à n’importe lequel des deux gardiens “si je demande à l’autre gardien quelle est la porte du paradis, laquelle me désignera-t-il ? ”, et il faut alors prendre l’autre porte que celle désignée par ce gardien car elle est logiquement celle du paradis. Inutile de commenter, mais que de réflexions avant d’arriver soi-même à cette solution.

En[...]

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À propos de l’auteur

Clinique Villette, Dunkerque.