La metformine est-elle devenue le traitement de première intention chez la personne âgée ?

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La metformine est devenue la pierre angulaire du traitement du diabète de type 2, du fait de ses effets préventifs constatés chez les patients jeunes et en surpoids nouvellement diagnostiqués comme diabétiques de l’étude UKPDS, et cela de manière indépendante du niveau de contrôle glycémique [1]. Une étude rétrospective a montré une meilleure survie chez les patients sous metformine que ceux sous sulfamides isolés ou en association [2]. La moyenne d’âge des patients inclus dans cette étude était de 64 ans, ce qui semble proche de la moyenne d’âge des diabétiques de type 2. Cependant, les sulfamides utilisés ne font pas partie de la pharmacopée française (acétohexamide, chlorpropamide, glyburide, tolbutamide, tolazamide), et les personnes âgées étaient plus fréquemment traitées avec des sulfamides sans metformine que les plus jeunes. La toxicité propre des sulfamides pourrait s’exprimer par un excès de mortalité par rapport à celle de la metformine.

Pourtant, longtemps la metformine a été considérée comme un médicament dangereux chez la personne âgée, et donc assez peu utilisée. L’enthousiasme suscité par ces rares études a créé les conditions d’un changement considérable de comportement des prescripteurs.

Les avantages  de la metformine  pour une personne âgée

La metformine est tout d’abord un antidiabétique oral efficace et connu depuis très longtemps. Son prédécesseur, la phenformine, mise sur le marché en 1950, avait été retiré en raison de la survenue fréquente d’acidoses lactiques avec issue fatale. Depuis 1978 en Europe et 1995 aux Etats-Unis, la metformine fait partie du traitement du diabète de type 2.

Employée seule ou en association, elle abaisse le niveau d’HbA1c de 1 à 1,5 % chez des adultes obèses ou non, de 55 ans de moyenne d’âge, avec un effet favorable sur le bilan lipidique. Un essai chez 77 personnes âgées (70-80 ans) dont le contrôle glycémique était mauvais sous sulfamides (HbA1c 10 %) a montré une amélioration similaire du contrôle glycémique [3]. Les auteurs avaient surveillé les lactates sanguins qui n’étaient pas modifiés au cours du traitement. Les patients en surpoids ont maigri. La posologie de metformine était de 1,5 g/j, et les patients ne présentaient aucune[...]

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À propos de l’auteur

UMR 5536 CNRS, Université Bordeaux Segalen, BORDEAUX.