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Les limites de la raison (suite) : quand la mémoire s’efface, l’histoire recommence

“… nous devons accepter une vérité fondamentale :
nous sommes tous le produit d’une époque et d’un lieu particuliers.”
Dans Laurence Rees, La pensée nazie. Éditions Arpa, 2025, 546 p.

J’ai interrompu il y a déjà plusieurs mois une série d’articles sur “Les limites de la raison”. Cette série parlait entre autres de biais cognitifs et proposait une synthèse de divers ouvrages de psychosociologie. Après plusieurs billets consacrés à la déferlante “intelligence artificielle”, il m’a semblé utile, au prisme de diverses lectures récentes et de l’actualité, de reprendre cette série où elle s’était arrêtée.

Dans ce billet, nous allons voir, à travers quelques exemples, que la vérité est complexe, qu’il est facile de la travestir, et que de ne pas faire preuve d’esprit critique peut conduire à ce que l’histoire recommence dans ses aspects les plus dramatiques.

Passerelles
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La prise en charge diététique est à la base des recommandations de prise en charge des patients obèses. Il est actuellement recommandé de réduire les apports caloriques (sans descendre en dessous de 1 200 kcal/j), de contrôler les apports lipidiques (à un maximum de 30 % de la ration calorique quotidienne) et les apports glucidiques (à environ 50-55 % de la ration calorique totale). Dans les années 1970, les régimes très restreints en glucides ou en lipides ont été popularisés.

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La notion d’index glycémique des aliments a été popularisée par D.J.Jenkins en 1981. Cela a donné lieu à l’établissement de tables d’index glycémique des aliments. Les tables les plus récentes sont même adaptées aux particularités culturelles. Un aliment à index glycémique élevé est défini comme supérieur à 70 et un aliment à index glycémique faible comme inférieur à 50. Dans la population diabétique de type 1 ou de type 2, il est indéniable que la prise en compte de l’index glycémique des aliments permet d’améliorer l’équilibre glycémique. Les résultats des essais cliniques sont plus nuancés pour ce qui concerne l’emploi des aliments à faible index glycémique comme moyen thérapeutique facilitant la perte de poids chez l’obèse sans comorbidité. Les métaanalyses suggèrent des effets favorables qui ne sont pas retrouvés dans les essais randomisés les plus récents. Il n’y a donc pas, à l’heure actuelle, de preuve que les régimes proposant des aliments à faible index glycémique puissent avoir une meilleure efficacité que les régimes ne prenant pas en compte ce paramètre pour ce qui concerne la perte pondérale.