
Cas clinique 1 – Imagerie et cardiomyopathie de Tako-Tsubo
Cas Clinique 1 Imagerie et cardiomyopathie de Tako-Tsubo Stéphane Ederhy Service…
Cas Clinique 1 Imagerie et cardiomyopathie de Tako-Tsubo Stéphane Ederhy Service…
Ce dossier a pour objectif de mettre en avant, de manière synthétique, les apports de l’échocardiographie, du scanner et de l’IRM dans l’exploration d’une cardiomyopathie dilatée.
L’échocardiographie est l’examen de première intention dans la cardiomyopathie dilatée. Elle permet une mesure fiable, semi-automatique, des dimensions des cavités et donc un suivi du remodelage et de son éventuelle inversion sous traitement. Une régurgitation mitrale doit être recherchée ; elle est considérée comme sévère et justifiant un traitement quand la surface de l’orifice régurgitant est supérieure à 20 mm2. L’échocardiographie peut également aider au diagnostic étiologique et retrouver par exemple une cardiomyopathie conductive, un ventricule gauche non compacté, une tachycardiomyopathie.
Enfin, elle permet de dépister les ascendants au premier degré d’un patient porteur d’une cardiomyopathie dilatée.
Stéphane Ederhy, Service de Cardiologie, Hôpital Saint-Antoine, Paris.
La découverte d’une cardiomyopathie dilatée (CMD) nécessite d’évaluer les artères coronaires afin de ne pas méconnaître une cardiopathie ischémique. Le coroscanner permet une étude viable et non invasive des artères coronaires dans le bilan d’une CMD, et peut se substituer à la coronarographie standard. Sa bonne valeur prédictive négative permet d’exclure avec confiance une coronaropathie. Il permet également de calculer les volumes cardiaques et la FEVG avec un protocole d’acquisition adaptée au prix d’une irradiation supplémentaire. Une acquisition tardive (5-10 min) peut détecter des anomalies de rehaussement myocardique, mais l’IRM reste l’examen de référence dans cette indication.
Dans un futur proche, l’augmentation de la couverture anatomique et la rapidité des scanners vont accroître la qualité des images à rythme cardiaque élevé. La technologie bi- ou multi-énergie semble prometteuse, notamment pour étudier la perfusion myocardique.
Le but de cet article est de reprendre les différentes étapes de la démarche diagnostique du radiologue devant l’exploration d’un patient qui se présente avec une dysfonction ventriculaire gauche et une dilatation du VG. La première étape est de vérifier et de confirmer la présence d’une dilatation et d’une dysfonction ventriculaire gauche. La deuxième consiste à rechercher les causes traitables, notamment l’origine ischémique de cette affection.
Un certain nombre de diagnostics particuliers peuvent être évoqués par l’IRM du fait de sa résolution spatiale et en contraste notamment la non compaction, l’élastofibrose endocardique, le syndrome de Tako-Tsubo. L’IRM peut aussi diagnostiquer des thrombus intracavitaires parfois à l’origine de complication thrombo-embolique. L’IRM, avec les séquences de rehaussement tardif, a un intérêt dans l’évaluation du pronostic de ces patients en mettant en évidence de la fibrose myocardique.
Récemment, la Commission de la transparence a émis plusieurs avis qui peuvent paraître déroutant pour certains acteurs de la santé. Ils ont fait ainsi l’objet de controverses dans nombre de conversations.
La place des antiagrégants plaquettaires (AAP) dans la prévention des accidents thrombo-emboliques a diminué avec la publication des dernières recommandations, notamment les recommandations européennes. Celles-ci ne recommandent la prescription des antiagrégants plaquettaires que chez les patients qui refusent ou qui ne tolèrent pas (pour des raisons autres qu’hémorragiques) les anticoagulants (antivitamines K ou anticoagulants directs).
Le rationnel de ces recommandations est basé sur les résultats des études comparant les AAP et les anti–
coagulants démontrant un bénéfice net des anticoagulants avec une réduction des accidents thrombo-emboliques. Le risque hémorragique est le même pour les AAP et les anticoagulants. Ces recommandations s’appliquent à tous les patients avec un score CHA2DS2-VASc supérieur ou égal à 1.
Si, dans l’ensemble, les nouvelles recommandations de la Société européenne de Cardiologie reprennent les éléments les plus classiques des recommandations déjà existants sur les cardiomyopathies hypertrophiques sarcomériques, la grande nouveauté réside dans le fait de ne pas avoir limité les cardiomyopathies à la seule cardiomyopathie hypertrophique septale asymétrique mais d’avoir élargi à toutes les cardiomyopathies hypertrophiques.
Pour aider le clinicien confronté à une telle cardiomyopathie, les auteurs proposent des tableaux très complets reprenant l’ensemble des signes spécifiques de chacune d’entre elles. Concernant le pronostic de la mort subite, ils recommandent de calculer un risque à partir d’une formule assez complexe, maintenant disponible en ligne sur le site de la société européenne (http://www.doc2do.com/hcm/webHCM.html).
Sur le plan thérapeutique, les experts font une large place au traitement de l’obstacle sous-aortique et resituent la stimulation ventriculaire à sa juste place. Une partie génétique permet de comprendre qui et comment génotyper, et des indications claires et compréhensibles sont enfin données pour les enquêtes familiales.
L’INR (Rapport International Normalisé) permet d’évaluer l’anticoagulation induite par la prise d’un antivitamine K (AVK). Un INR dans la cible est un outil rassurant de surveillance de l’efficacité et de la compliance au traitement par AVK. Un INR hors cible peut être dû à une mauvaise compliance mais aussi à une mauvaise gestion médicale des AVK.
Pour les anticoagulants oraux directs (AODs), leur simplicité d’utilisation laisse envisager une amélioration de l’observance. Néanmoins, aucun test biologique fiable n’est aujourd’hui disponible pour quantifier celle-ci de façon formelle.
Quel que soit le traitement anticoagulant envisagé, l’implication du médecin dans la sensibilisation du patient est capitale pour favoriser son observance.