
Bêtabloquants avant chirurgie générale : finalement pour qui ?
Les infarctus du myocarde périopératoires sont fréquents, leur physiopathologie repose sur un déséquilibre de la balance en oxygène et sur des ruptures de plaques. Les bêtabloquants et les statines représentent une des alternatives thérapeutiques pour prévenir ces infarctus du myocarde. Des études réalisées dans les années 90 ont montré un effet spectaculaire des bêtabloquants dans le cadre de la prévention des infarctus du myocarde périopératoires, qui ont conduit à des recommandations prônant une utilisation large de ces molécules. Récemment, quatre études dont une incluant près de 10 000 patients (étude POISE) n’a pas retrouvé de tels résultats et un certain nombre d’effets indésirables liés aux bêtabloquants ont émergé de ces études. A l’inverse, une étude récemment publiée (DECREASE IV), dans laquelle les bêtabloquants ont été utilisés avec précaution, vient contredire ces résultats en montrant non seulement un effet cardioprotecteur,mais aussi l’absence d’effets indésirables liés au traitement. Avant de modifier les recommandations actuelles concernant les bêtabloquants, il faut attendre la synthèse de tous ces travaux.