Auteur Pezel T.

Service de Cardiologie, CHU Lariboisière, PARIS ; Unité Inserm-UMR 942, PARIS.

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Le congrès de l’ESC 2025 a confirmé la place croissante de l’intelligence artificielle (IA) en cardiologie, avec des applications allant de l’aide à l’utilisation des recommandations à l’imagerie multimodale, la rythmologie, l’interventionnel, la génétique et la recherche clinique. Plusieurs travaux originaux ont été présentés, comme l’outil ESC Chat pour un accès facilité aux recommandations, les modèles multimodaux combinant ECG et échographie, ou encore le recours à la robotisation et aux jumeaux numériques pour améliorer l’accessibilité et la personnalisation des soins. En électrocardiographie, des approches supervisées et non supervisées permettent désormais d’identifier des signaux subtils prédictifs de fibrillation atriale ou d’insuffisance cardiaque.
L’IA a aussi montré son intérêt en cardiologie interventionnelle pour l’évaluation fonctionnelle ou la caractérisation des plaques, ainsi qu’en génétique de la cardiomyopathie hypertrophique (CMH). Enfin, si ces innovations ouvrent de nouvelles perspectives, elles suscitent également des enjeux majeurs de validation, de biais et d’intégrité scientifique.

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Les sessions scientifiques de 2025 de la Société européenne de cardiologie (ESC) se sont tenues à Madrid, du 29 août au 1er septembre. Elles ont réuni plus de 33 000 participants de 169 nations différentes, qui ont pu assister à plus de 1 100 sessions, dont 10 sessions plénières d’actualité (Hot Line) et 28 sessions de science, d’actualité récente (Late-Breaking Science). Parmi les travaux présentés, 190 ont donné lieu à des publications simultanées.

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Les recommandations ESC/EACTS 2025 traduisent une évolution nette vers une prise en charge plus intégrée et personnalisée des valvulopathies. Le TAVI (Transcatheter Aortic Valve Implantation) s’impose désormais plus tôt, recommandé dès 70 ans et possible même chez les patients asymptomatiques sévères à bas risque, avec une ouverture prudente dans la bicuspidie. Dorénavant, l’évaluation coronarienne repose notamment sur le coroscanner, la coronarographie invasive étant réservée aux patients à haut ou très haut risque. Parallèlement, l’organisation des soins est repensée autour des heart valve centres, où se concentrent haut volume, expertise en imagerie multimodale et décisions collégiales de la heart team.
Une nouveauté importante concerne l’insuffisance mitrale secondaire, distinguée en formes atriale et ventriculaire, reflétant des mécanismes physiopathologiques et des stratégies thérapeutiques différentes. Enfin, la prise en charge anticoagulante est affinée, avec la possibilité de maintenir les AOD après implantation de bioprothèse en cas d’indication préalable et des recommandations précises pour le relais périopératoire.

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L’imagerie cardiovasculaire connaît une révolution technologique, portée par l’intelligence artificielle (IA) et les approches multimodales intégrant échocardiographie, scanner, IRM et imagerie nucléaire. Lors du congrès ESC 2025, à Madrid, plusieurs études majeures ont démontré que ces outils permettent une imagerie plus rapide, standardisée et prédictive.
En IRM, la granularité et la transmuralité du rehaussement tardif affinent la
sélection des patients bénéficiaires d’une revascularisation et améliorent la stratification du risque.
En échocardiographie, les systèmes de guidage automatisé par IA rendent possibles des acquisitions diagnostiques fiables par des opérateurs non experts.
Enfin, en scanner coronaire, l’analyse automatisée des plaques par IA permet une prédiction individualisée du risque d’infarctus, marquant une avancée vers une imagerie véritablement décisionnelle.

L’Année cardiologique 2024
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La pratique du scanner et de l’IRM cardiaques progresse rapidement en routine clinique avec un nombre d’indications croissant. Nous avons le plaisir d’avoir sélectionné les études de l’année universitaire 2023-2024 les plus marquantes et les plus aptes à modifier nos pratiques quotidiennes.

IRM Cardiaque

1. Cardiomyopathies

>>> Cardiomyopathie obstructive : effets d’un inhibiteur de la myosine cardiaque sur la structure et la fonction cardiaques

La cardiomyopathie hypertrophique obstructive (CMHo) se caractérise par une hypertrophie ventriculaire gauche (VG), une obstruction de la chambre de chasse sous-aortique et une dilatation de l’oreillette gauche (fig. 1). Elle peut être compliquée de troubles du rythme ventriculaire et de mort subite, d’insuffisance cardiaque progressive, de fibrillation auriculaire et d’accident vasculaire cérébral.

Revues générales
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L’imagerie cardiaque, souvent considérée comme l’un des domaines les plus exigeants de la radiologie, a connu une évolution technologique rapide visant à répondre aux besoins cliniques et thérapeutiques essentiels. Cependant, alors que de plus en plus d’examens d’imagerie cardiaque sont prescrits quotidiennement, les outils d’imagerie traditionnels montrent souvent leurs limites en termes de valeur clinique et pronostique. Ces limitations sont dues à divers facteurs, tels que la variabilité intra et inter-observateur des interprétations, la qualité d’image parfois insatisfaisante, la durée des examens, la fatigue des opérateurs…
En parallèle, l’intelligence artificielle [IA], en particulier les algorithmes d’apprentissage profond [deep learning], est devenue incontournable pour simplifier et accélérer l’imagerie cardiaque [1]. Elle se rend désormais utile à toutes les étapes du parcours du patient, que ce soit pour le triage des patients, l’acquisition des images, l’interprétation des examens, ou même pour atteindre l’objectif ultime en médecine : la prédiction de risque personnalisée (fig. 1).

L’Année cardiologique 2023
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L’imagerie cardiovasculaire multimodale est en constante évolution à travers le monde. Elle incarne aujourd’hui l’essentiel des dernières innovations en cardiologie. Le monde de la recherche a vu la création d’une dizaine de nouveaux journaux d’imagerie cardiovasculaire ces cinq dernières années avec une progression importante des impact factors, qui, dans la cardiologie, sont presque systématiquement supérieurs aux journaux de cardiologie interventionnelle et de rythmologie. L’ère de l’imagerie cardiaque est bien là !

Dossier : Scanner et IRM en cardiologie
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Dans les recommandations, il existe deux grandes stratégies diagnostiques possibles permettant d’établir le diagnostic d’ischémie sur maladie coronaire stable afin d’orienter le traitement médical et l’éventuelle revascularisation :
– soit la réalisation d’une coronarographie visualisant la présence et la répartition de la coronaropathie, étayée par une évaluation de la réserve de flux fractionnaire (FFR) afin de guider la nécessité d’une revascularisation ultérieure ;
– soit l’utilisation d’un test de stress fonctionnel non invasif, suivi d’une coronarographie pour revasculariser les patients avec un test d’ischémie positif.
Dans ce contexte, l’IRM cardiaque de stress apparaît depuis plusieurs années comme l’un des tests de stress fonctionnel les plus performants avec une excellente corrélation avec la FFR dans l’évaluation de la sévérité d’une lésion coronaire, et ce de façon supérieure aux autres tests d’ischémie (scintigraphie et échocardiographie d’effort).

Analyse article
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Dans le cadre d’une étude pronostique, l’objectif est en général d’évaluer l’association statistique existant entre la mesure d’une variable d’intérêt (biomarqueur, facteur d’exposition…) et la survenue d’un événement clinique. Comme nous l’avons déjà abordé au sein de cette rubrique, afin de s’amender du risque de facteur de confusion potentiel lors de la mesure de cette association, réa­liser une analyse multivariée permettant un ajustement sur ces facteurs de confusion est devenu la règle. Cela permet d’évaluer s’il existe bien une association “indépendante” entre la variable d’intérêt mesurée et la survenue de l’événement étudié. Dans ce sens, le modèle statistique le plus couramment utilisé pour ce type d’analyse est le modèle de Cox. Cependant, depuis déjà plusieurs années, la quasi-totalité des grands journaux de cardiologie exige systématiquement l’utilisation de modèles statistiques plus complexes, tenant compte de ce qu’on appelle le “risque compétitif entre les événements”. Ce type de modèle, bien plus exigeant et spécifique dans son analyse que le traditionnel modèle de Cox, est de plus en plus souvent utilisé dans les grands essais cliniques. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi dans cet article d’expliquer simplement le principe du risque compétitif et de développer les points clés permettant de comprendre le résultat d’un modèle utilisant une analyse en risque compétitif.

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