Auteur J. Hudelo

Service de Cardiologie – CHU AMIENS

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Le congrès de l’ESC 2025 a confirmé la place croissante de l’intelligence artificielle (IA) en cardiologie, avec des applications allant de l’aide à l’utilisation des recommandations à l’imagerie multimodale, la rythmologie, l’interventionnel, la génétique et la recherche clinique. Plusieurs travaux originaux ont été présentés, comme l’outil ESC Chat pour un accès facilité aux recommandations, les modèles multimodaux combinant ECG et échographie, ou encore le recours à la robotisation et aux jumeaux numériques pour améliorer l’accessibilité et la personnalisation des soins. En électrocardiographie, des approches supervisées et non supervisées permettent désormais d’identifier des signaux subtils prédictifs de fibrillation atriale ou d’insuffisance cardiaque.
L’IA a aussi montré son intérêt en cardiologie interventionnelle pour l’évaluation fonctionnelle ou la caractérisation des plaques, ainsi qu’en génétique de la cardiomyopathie hypertrophique (CMH). Enfin, si ces innovations ouvrent de nouvelles perspectives, elles suscitent également des enjeux majeurs de validation, de biais et d’intégrité scientifique.

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Les sessions scientifiques de 2025 de la Société européenne de cardiologie (ESC) se sont tenues à Madrid, du 29 août au 1er septembre. Elles ont réuni plus de 33 000 participants de 169 nations différentes, qui ont pu assister à plus de 1 100 sessions, dont 10 sessions plénières d’actualité (Hot Line) et 28 sessions de science, d’actualité récente (Late-Breaking Science). Parmi les travaux présentés, 190 ont donné lieu à des publications simultanées.

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Les recommandations ESC/EACTS 2025 traduisent une évolution nette vers une prise en charge plus intégrée et personnalisée des valvulopathies. Le TAVI (Transcatheter Aortic Valve Implantation) s’impose désormais plus tôt, recommandé dès 70 ans et possible même chez les patients asymptomatiques sévères à bas risque, avec une ouverture prudente dans la bicuspidie. Dorénavant, l’évaluation coronarienne repose notamment sur le coroscanner, la coronarographie invasive étant réservée aux patients à haut ou très haut risque. Parallèlement, l’organisation des soins est repensée autour des heart valve centres, où se concentrent haut volume, expertise en imagerie multimodale et décisions collégiales de la heart team.
Une nouveauté importante concerne l’insuffisance mitrale secondaire, distinguée en formes atriale et ventriculaire, reflétant des mécanismes physiopathologiques et des stratégies thérapeutiques différentes. Enfin, la prise en charge anticoagulante est affinée, avec la possibilité de maintenir les AOD après implantation de bioprothèse en cas d’indication préalable et des recommandations précises pour le relais périopératoire.

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L’imagerie cardiovasculaire connaît une révolution technologique, portée par l’intelligence artificielle (IA) et les approches multimodales intégrant échocardiographie, scanner, IRM et imagerie nucléaire. Lors du congrès ESC 2025, à Madrid, plusieurs études majeures ont démontré que ces outils permettent une imagerie plus rapide, standardisée et prédictive.
En IRM, la granularité et la transmuralité du rehaussement tardif affinent la
sélection des patients bénéficiaires d’une revascularisation et améliorent la stratification du risque.
En échocardiographie, les systèmes de guidage automatisé par IA rendent possibles des acquisitions diagnostiques fiables par des opérateurs non experts.
Enfin, en scanner coronaire, l’analyse automatisée des plaques par IA permet une prédiction individualisée du risque d’infarctus, marquant une avancée vers une imagerie véritablement décisionnelle.