Au terme de l’étude EMPA-REG, disposerions-nous enfin du premier antidiabétique oral ?

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Il vient de se produire un événement exceptionnel dans le diabète de type 2. Pour la première fois, il est démontré dans un essai thérapeutique contrôlé qu’un traitement hypoglycémiant peut réduire significativement, et en moins de 3 ans, la mortalité totale, la mortalité cardiovasculaire (CV) et le risque d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque. C’est le résultat obtenu dans l’étude EMPA-REG évaluant le représentant d’une nouvelle classe thérapeutique, les gliflozines ou inhibiteurs du co-transporteur sodium glucose de type 2 (SGLT2). Ce résultat inattendu est paradoxal : la molécule évaluée dans cet essai augmente significativement le LDL par rapport au placebo lors de la première année de traitement, le bénéfice clinique n’apparaît pas en rapport avec la diminution de la glycémie et ce bénéfice est contradictoire avec ceux de tous les essais thérapeutiques contrôlés évaluant des hypoglycémiants et jusqu’ici aboutis dans le diabète de type 2. Cette étude a certainement des limites mais devrait avoir des implications majeures, notamment pour les cardiologues.

Le constat

En 2015, force est de reconnaître qu’il n’y a pas de preuve solide que l’abaissement de la glycémie et/ou de l’HbA1c chez le diabétique de type 2 permette de réduire l’incidence des événements macrovasculaires et microvasculaires qui sont associés à cette maladie. Ainsi, la situation du traitement du diabète de type 2 par des hypoglycémiants pourrait être presque équivalente à celle existant avant la mise à disposition des premiers sulfamides hypoglycémiants dans les années 1950 : en 2015, il pourrait être raisonnable de penser qu’il faut juste éviter des glycémies trop élevées afin d’éviter les complications spécifiques à cette situation comme le coma hyperosmolaire, c’est-à-dire obtenir une glycémie inférieure à 3 g/L et/ou une HbA1c inférieure à 9 %.

Pourquoi un tel constat ?

Parce que plusieurs essais, et ce dès les années 1970, ont montré que la diminution de la glycémie n’était pas associée à un bénéfice clinique en termes d’événements évités et pouvait même parfois être[...]

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À propos de l’auteur

Clinique Villette, Dunkerque.