Quel bilan après une mort subite du sportif récupérée ?

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En 2012, Fabrice Muamba, joueur de Bolton, s’effondre en plein match devant les caméras. Pris en charge rapidement, il bénéficiera d’une réanimation efficace qui l’autorisera à sortir sur ses pieds du service de cardiologie 2 semaines plus tard. Sa carrière professionnelle est en revanche désormais derrière lui… Mais ces sportifs ressuscités représentent une minorité. En effet, les délais de prise en charge adéquate, souvent beaucoup trop longs, sont un premier obstacle essentiel à l’obtention d’un taux de survie satisfaisant. Malheureusement, la réactivité des témoins ne semble pas suffire, plusieurs publications dédiées au monde sportif ayant également souligné ces dernières années le très faible taux de survie (de l’ordre de 10 à 11 %) lors d’un accident survenant à l’occa-sion de la pratique sportive, même lorsque le délai de prise en charge avec massage et défibrillation était inférieur à 3 minutes [1,2,3].

Aussi, le sujet de cet article ne concerne que quelques centaines de sujets par an en France métropolitaine, avec néanmoins un contexte médical et médico-légal ultérieur très fort pour le sportif, son entourage et… son cardiologue.

Avant tout, il est bien sûr indispensable d’essayer de déterminer la cause de cet accident. Tous ces patients bénéficient évidemment d’une prise en charge hospitalière initiale.

Dans le cas d’un SCA

Si les enzymes cardiaques n’ont pas une grande valeur diagnostique après des manœuvres de réanimation, le bilan coronarographique secondaire sera une étape obligatoire. Rappelons à ce sujet que le SCA est la cause numéro 1 des accidents liés à l’effort chez les hommes de plus de 35 ans, les hommes représentant plus de 90 % des victimes [4, 5]. Mais, il semble également plus fréquent que certains ne le pensent chez les sportifs de moins de 35 ans [6, 7]. La coronarographie permettra donc de faire le point sur le réseau coronaire. Si elle objective une lésion très sévère, un thrombus localisé et/ou une hypokinésie ventriculaire segmentaire, le bilan étiologique sera déjà certainement très avancé.

Néanmoins, la démarche étiologique doit intégrer quelques données supplémentaires dans le cas d’un patient sportif. En effet, un bilan de -coagulation, la recherche d’une thrombocytose, l’évaluation de l’agrégabilité plaquettaire sont des éléments indispensables pour gérer l’après. Gardons bien en tête le désir ultérieur, fort probable et légitime, de notre patient de reprendre une activité sportive. Or, cette dernière[...]

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À propos de l’auteur

Unité Cardiologie du sport, Medical Stadium/Clinique du Sport, BORDEAUX-MÉRIGNAC.