Année microcristalline : quoi de neuf ?

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1. Hyperuricémie et syndrome métabolique

L’épidémiologie de la goutte change avec une augmentation de la prévalence au moins aux Etats-Unis. Un terrain génétique prédisposant (défaut d’élimination rénale) par des mutations des transporteurs d’acide urique au niveau du tube contourné proximal rend compte de moins de 10 % de la variance de l’uricémie.

A cela s’ajoutent des écarts nutritionnels, en particulier des apports caloriques et protidiques, des apports de fructose présents dans les sodas sucrés. Le fructose contribue à la formation d’acide urique via la fructokinase (FK) avec un effet synergique. De plus, il induit une stéatose hépatique, une hypertriglycéridémie (TG) et une résistance à l’insuline avec toutefois des variations interindividuelles.

La première étape du métabolisme du fructose est médiée par la FK qui assure la phosphorylation du fructose et du F-1 phosphate : l’acide urique est généré par la déplétion transitoire en ATP qui survient dans cette réaction.

Il vient d’être montré dans les hépatocytes humains que l’acide urique augmentait l’expression de la FK, amplifiant alors les effets lipogènes du fructose. A l’inverse, l’inhibition de la formation d’acide urique bloque l’accumulation de TG dans le foie in vitro et in vivo. Ainsi, comme les sujets sensibles au fructose ont souvent des phénotypes associés à l’hyperuricémie, celle-ci peut être un facteur de sensibilisation des hépatocytes au fructose durant la stéatose et l’hépatite non alcoolique [1].

2. Epidémiologie en France

On ne connaît pas encore la prévalence de la goutte en France, l’estimation tourne autour de 1 % de la population adulte.

Une première étude prospective transversale, l’étude GOSPEL [2], a permis de donner des informations sur les caractéristiques de la goutte vue en pratique libérale en France dans les années 2009. Elle montre que les patients masculins sont âgés en moyenne de 61 ans (± 11,4), les femmes elles sont plus âgées de 9 ans (70,2 ± 11,9 ans), comme attendu. La fréquence des crises de goutte et les formes polyarticulaires sont plus suivies en rhumatologie qu’en médecine générale. Les formes tophacées[...]

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À propos de l’auteur

Service de Rhumatologie Hôpital Lariboisière, AP-HP, PARIS.