Gestion d’un surdosage et d’un accident en anticoagulants

0

Les antithrombotiques ont pris une place majeure en cardiologie comme dans d’autres spécialités. Si les effets bénéfiques de ces traitements sont clairs et ont permis une avancée spectaculaire dans plusieurs domaines, en particulier dans les syndromes coronariens aigus, il existe un prix à payer qui est le risque hémorragique [1]. Cela est tellement vrai que ce risque hémorragique, qui était considéré comme un prix à payer pour obtenir une efficacité antithrombotique, devient actuellement un critère essentiel d’évaluation du rapport bénéfice/risque des nouveaux traitements.

Ainsi, certains antithrombotiques potentiellement supérieurs à leur comparateur de référence ne verront pas le jour, non pas parce qu’ils ne sont pas efficaces, mais parce que leur risque hémorragique est trop élevé. Ainsi, dans la fibrillation auriculaire, l’idraparinux qui, dans l’étude Amadeus, donnait de meilleurs résultats en termes d’événements thrombo-emboliques par rapport aux AVK ne sera pas commercialisé parce que son risque hémorragique est supérieur. De même, dans l’étude TRACER, le varopaxar, antagoniste du récepteur de la thrombine sur les plaquettes, qui donne les mêmes résultats en termes d’événements thrombotiques que le comparateur, ne sera pas développé du fait d’une augmentation du risque hémorragique, en particulier cérébral.

Restent à gérer les inéluctables complications ou surdosages qui peuvent survenir avec les antithrombotiques actuels. Nous allons essentiellement parler des AVK pour lesquelles des recommandations ont été établies et des nouveaux anticoagulants oraux.

Les AVK

Il est bien établi que les AVK sont, en France, la première cause de iatrogénie grave. Les rapports successifs de l’-Affsaps ont montré que 8 % des hémorragies cérébrales hospitalisées dans les services de neurochirurgie sont dues à un accident des AVK. Notons que, probablement, beaucoup de ces accidents ne laissent pas le temps à une hospitalisation et que les chiffres avancés sont certainement sous-estimés. L’impression des prescripteurs qui ne voient que rarement les complications hémorragiques graves des AVK peut aussi tendre vers une minimisation de cette réalité.

Un consensus[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos de l’auteur

Service de Cardiologie, Hôpital Pasteur, CHU, NICE.