Participation à la régulation des urgences pédiatriques. L’expérience lyonnaise de délivrance de messages de santé

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Contexte et justification

La majeure partie de la saturation des services d’urgence, hospitaliers et libéraux, s’explique par l’afflux toujours plus important de consultations non programmées vers ces structures [1]. Malgré des efforts d’organisation et une augmentation de l’offre, on constate un accroissement quasi parallèle des “besoins exprimés” : le nombre de passages dans les différentes filières d’urgences pour enfants a doublé entre 1990 et 2004 en France, passant de sept millions en 1990 à quatorze millions en 2004.

Les services d’accueil d’urgence initialement dédiés à la prise en charge des patients les plus gravement atteints sont devenus, pour l’essentiel, des centres de soins primaires à type de consultations non programmées et ne justifiant pas, médicalement, un plateau technique aussi sophistiqué. Ce phénomène n’est pas seulement coûteux en termes de temps et de moyens, mais surtout il peut compromettre les modalités de prise en charge des “urgences vraies” au niveau de l’accueil et de la disponibilité des personnels.

Or, d’après un rapport récent de la Cour des comptes [2], l’augmentation de la fréquentation des services d’urgences n’est pas liée à une dégradation globale de l’état de santé de la population, puisque 20 % seulement de ces visites aux urgences débouchent sur une hospitalisation, les autres patients retournant à leur domicile après examen. La pédiatrie n’échappe pas à cette évolution : au cours de la première année de vie de leur enfant, 48 % des parents ont recours, au moins une fois, à l’un ou l’autre des dispositifs d’urgence [3].

Le réseau Courlygones : l’expérience lyonnaise

1. Des messages simples mais non simplistes

Pour tenter de restituer à la filière d’urgences pédiatriques sa mission première, à savoir la gestion des enfants en situation d’urgence (ESU), un groupe de médecins lyonnais a créé, le 26 mars 2002, un réseau ville-hôpital, dénommé Courlygones, afin d’essayer d’agir sur la demande de soins, notamment par le biais d’une éducation des parents et des accompagnants d’enfants [4].

La base juridique[...]

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