Comment une hypothèse médicale aujourd’hui reconnue erronée a-t-elle pu être acceptée comme valide pendant plusieurs décennies ? Cet article analyse deux pistes.
Une première piste est socio-psychologique : c’est le biais de confirmation d’hypothèse qui conduit à croire, préalablement à la vérification de la validité des faits observés, qu’une hypothèse est valide parce que certaines données peuvent la soutenir. Ce biais de raisonnement annihile l’analyse critique de la validité de ces faits, analyse qui aurait pu ou dû faire reconnaître la faiblesse de leur niveau de preuve.
Dès lors que l’on est convaincu de la validité d’une hypothèse, la communication autour de faits pouvant la soutenir, même s’ils sont de faible niveau de preuve, a été conduite davantage pour faire “passer un message”, c’est-à-dire supporter l’hypothèse, que pour inciter à en analyser la faiblesse.
La seconde piste est l’analyse des critères montrant a posteriori en quoi les données initiales ayant soutenu l’hypothèse étaient faibles : études de faible puissance utilisant des tests statistiques ayant des limites.