L’hypertension artérielle de Stendhal

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Il vit alors en Italie où il commence à se plaindre de troubles médicaux que les médecins mettent sur le compte de la pléthore. Il bénéficie d’une saignée à plusieurs reprises comme le témoigne sa correspondance :

« Le vendredi 23 février, on me saigne, pour pléthore… » (Lettre du 23 février 1810)

« Quatrième saignée. Je ne puis travailler depuis le 20 février 1816. » (Lettre du 7 mars 1816 )

« Quinzième saignée depuis que je suis en Italie, et quatrième de 1816 pour pléthore et étouffements. » (Lettre du 8 mars 1816)

« Malade de battements d’artère,  nerveux… Si je meurs, regret d’avoir fait… » (Lettre du 8 mars 1816)

Qu’entend t-on à cette période par le terme de pléthore ? Si on lit le dictionnaire Médecine usuelle de 1849, on peut penser que cet état regroupe un cortège de signes rattachés à l’hypertension artérielle : « On désigne ainsi une surabondance de sang dans le système sanguin circulatoire, qui est ordinairement caractérisée par la rougeur de la peau, le gonflement des vaisseaux sanguins superficiels, la dureté du pouls, une augmentation de la chaleur animale, la tendance aux hémorragies actives, des douleurs vagues dans les membres, de la pesanteur de tête, de la somnolence, quelques fois même des vertiges, la rougeur et le gonflement des yeux, de la face, le battement des artères carotides. Cet état, qui se développe ordinairement chez des personnes d’un tempérament sanguin, doit laisser craindre qu’il ne se manifeste sous son influence soit une congestion cérébrale, soit une inflammation d’un organe important comme le poumon, les plèvres, le péritoine, le cerveau et ses membranes. »

Ce diagnostic d’hypertension artérielle est compatible avec l’obésité et l’hygiène de vie déplorable de Stendhal.

J’ai mal aux nerfs

En 1816, Stendhal rédige son anamnèse à l’intention du Docteur Fossati le « Consulto Luglio 1816 » entièrement écrit en Italien qui permet de se rendre compte de l’état de santé du célèbre écrivain :

« Consultation juillet 1816 : Le présent malade est âgé de 33 ans, il pèse 94 kilos. Dès 17 ans, il fut militaire et il a fait toutes le campagnes, y compris celle de Moscou et les deux dernières : celles de 1813 et 1814. Très fatigué par la campagne de Moscou, il eut à Dresde en 1813 une forte fièvre intermittente. En 1800 et en 1809, il avait eu deux très fortes véroles, celle de 1809 soignée à Vienne par le Docteur Careno.

En décembre 1814, il éprouva une grande peine morale et y remédia en buvant beaucoup de sabayons et de café. Le mois suivant, en janvier 1815, il lui survint une très forte douleur sous le sein gauche et au voisinage du cou. La fièvre survint au bout de quinze jours et l’on jugea opportun de[...]

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À propos de l’auteur

Historien, PARIS