Editorial : TAVI : Développement, situation actuelle et perspectives

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A ce jour, plus de 50 000 patients ont été traités par TAVI depuis le premier cas réalisé à Rouen le 16 avril 2002 [1, 2], une expérience acquise à l’aide de deux modèles de prothèses : la valve d’Edwards, expansible par ballonnet, développée par notre équipe, et la valve auto-expansible Corevalve de Medtronic, implantée pour la première fois en 2004.

Le succès actuel et l’expansion mondiale du TAVI est extraordinaire lorsque l’on se souvient des critiques constantes et agressives de tous les experts pendant 15 années de recherche, et le scepticisme qui a suivi la réalisation de nos premiers cas pourtant déjà démonstratifs. Le 10e anniversaire de la première implantation a été célébré le 13 mai à Rouen devant une assistance de près de 600 personnes venant de 50 pays, ce qui souligne l’intérêt soulevé dans le monde par cette technique en pleine expansion.

Pour ces mêmes patients, la dilatation aortique au ballonnet [3] développée à Rouen en 1985 avait connu aussi une expansion mondiale avant d’être progressivement abandonnée en raison d’un taux de resténose précoce inacceptable et d’une absence d’efficacité sur la mortalité. L’idée du TAVI est née précisément du souhait de trouver une solution à cette limitation. Comme Alain Cribier le rapporte plus loin dans ce dossier de Réalités Cardiologiques, le développement de cette technologie a été long et difficile, mais les obstacles ont été franchis, étape par étape, malgré la difficulté inhérente à la réalisation des premiers cas dans des situations compassionnelles.

Depuis dix ans, l’amélioration des techniques et des résultats a été stupéfiante. Les valves sont implantées actuellement par voie transfémorale percutanée dans la majorité des cas (> 70%) et, lorsque l’artère n’est pas utilisable, par voie sous-clavière (CoreValve), ou par voie transapicale ou transaortique (Edwards) nécessitant une petite ouverture chirurgicale du thorax. Le succès est obtenu dans près de 98 % des cas et les complications sont en régression constante avec les moyens modernes d’imagerie utilisés pour sélectionner les patients et l’amélioration continuelle des prothèses et du matériel de délivrance. En l’absence de complications, l’amélioration fonctionnelle est quasi immédiate et la sortie obtenue en quelques jours, sans rééducation fonctionnelle. Les complications sont dominées par les AVC, les complications vasculaires et l’insuffisance aortique paravalvulaire, dont la prévention fait l’objet de recherches extensives. En raison du manque de recul, la durabilité des prothèses ne peut être comparée à celle des valves chirurgicales. Néanmoins, les cas de dégénérescence valvulaire sont absolument exceptionnels après quatre ans de suivi, voire plus de six ans pour certains patients rouennais.

De très nombreux registres nationaux et internationaux[...]

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À propos de l’auteur

Service de Cardiologie, Hôpital Charles Nicolle, ROUEN.