Editorial : Apnées du sommeil et maladies cardiovasculaires

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Le SAS est une pathologie chronique, sous-diagnostiquée et sous-traitée, à forte incidence en termes de coût économique (aux États-Unis, les SAS obstructifs modérés et sévères représentent 23 millions de personnes, avec un coût évalué entre 65 et 165 milliards de dollars) dû à une population amenée à augmenter avec l’âge et l’index de masse corporelle.

Le SAS mobilise de plus en plus la communauté scientifique en raison du lien bidirectionnel qui semble relier ce syndrome à de multiples pathologies chroniques largement dominées par les pathologies cardiovasculaires déjà citées et la dysfonction endothéliale sous-jacente. Le SAS a également un rôle aggravant au cours d’autres pathologies : les accidents vasculaires cérébraux, l’obésité, le diabète, la dysfonction érectile, la dépression.

S’appuyant sur les études épidémiologiques puis sur des études observationnelles, le lien s’impose comme une évidence. Partant des modifications physiopathologiques, de nombreuses équipes de recherche tentent d’expliquer le rôle exact du syndrome d’apnées du sommeil dans la genèse de ces différentes pathologies. La compréhension du SAS éclaire celle du profil évolutif de certains patients et va probablement, dans le futur, modifier la prise en charge de multiples pathologies en mettant en évidence de nouveaux facteurs de risque délétères méconnus car de survenue nocturne comme la désaturation, les micro-éveils, la mauvaise qualité du sommeil. Ces nouveaux facteurs sont sources de réactions en cascade inflammatoires, auto-immunes, stéatosiques, métaboliques, à fort retentissement diurne.

La transversalité du syndrome amène les sociétés savantes à coopérer pour sa prise en charge. Après les neurophysiologistes, les pneumologues et les ORL, viennent les endocrinologues, les ophtalmologues, les cardiologues, les neurologues, les psychiatres, les gériatres et, plus récemment, les pédiatres qui allongent la liste des spécialistes concernés, au quotidien, par la prise en charge de cette maladie.

Dans le domaine cardiologique, les publications qui restent observationnelles sont de plus en plus nombreuses et convaincantes. C’est pourquoi il nous semble intéressant de proposer ce dossier de Réalités Cardiologiques qui rassemble différents articles traités par des spécialistes reconnus de la prise en charge de cette maladie. Le Dr Florence de Roquefeuil, cardiologue, nous propose des clés pour le dépistage des pathologies cardiovasculaires, puisque le SAS est à présent reconnu comme un facteur de risque de survenue d’une HTA, et par voie de conséquence, d’un AVC, d’un infarctus du myocarde, d’une altération de la FEVG mais aussi de mort subite. De plus, les études de cohorte prospectives ont mis en évidence le rôle pronostique délétère de la présence d’un SAS.

Le Pr Jean-Yves Le Heuzey a été un des premiers rythmologues[...]

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À propos de l’auteur

Centre de référence des maladies cardiaques héréditaires de l’hôpital Ambroise Paré, BOULOGNE-BILLANCOURT.