Que faire devant une sérologie HBs positive au deuxième trimestre de la grossesse ?

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L’hépatite B fait partie d’un programme de dépistage prénatal obligatoire depuis la fin des années 1970 en France. Les examens de dépistage de l’hépatite B sont inscrits à la Nomenclature des actes de biologie médicale. Cette dernière prévoit ainsi la détection de l’Ag HBs au cours du 6e mois de grossesse par Enzyme Immunoassay (EIA) avec réalisation d’un contrôle sur un 2e prélèvement différent de celui ayant servi au dépistage, en cas de résultat positif ou douteux. Les examens obligatoires sont pris en charge à 100 % dans le cadre de l’assurance-maternité. Un dépistage de l’hépatite B peut éventuellement être renouvelé en fin de grossesse en cas de risque individuel patent [3].

Si le dépistage de l’Ag HBs est positif, il faut rechercher les co-infections possibles, notamment pour le VIH et le virus de l’hépatite C chez la patiente, et prévoir une consultation spécialisée chez un infectiologue ou un hépatologue. Il convient également de détecter s’il existe une réplication virale en recherchant l’Ag HBe, et en dosant les transaminases (ASAT, ALAT). Si l’Ag HBe est positif ou que les transaminases sont élevées, il faut réaliser une charge virale (PCR ADN VHB). Si cette dernière est très élevée (> 6 log copies UI), il existe un risque d’échec de la sérovaccination et l’administration d’un traitement antiviral (ténofovir/lamivudine/telbivudine) chez la mère pendant la grossesse peut être discuté en collaboration avec l’infectiologue et/ou l’hépatologue.

Le suivi obstétrical de la patiente porteuse de l’Ag HBs ne présente pas de spécificité particulière ; le dosage mensuel des transaminases est important car une élévation de ces dernières peut être le témoin d’une réplication virale débutante.

Après l’accouchement, il sera important d’adresser la patiente à l’infectiologue et/ou l’hépatologue avec des résultats récents de transaminases et de charge virale VHB.

Conduite à tenir à l’accouchement

Le portage chronique de l’Ag HBs, même associé à une réplication virale avérée, n’est pas une contre-indication à l’accouchement par voie basse.

L’instauration précoce, c’est-à-dire dans les 12 heures suivant l’accouchement (au mieux en salle de naissance), d’une prophylaxie associant l’injection d’immunoglobulines spécifiques anti-HBs d’une part et la vaccination d’autre part chez le nouveau-né de mère porteuse de l’Ag HBs permet de prévenir la transmission périnatale du[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gynécologie- Obstétrique, Hôpital Robert Debré, PARIS.