Mise au point sur les AVK

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Le contrôle de l’anticoagulation est également globalement mauvais et responsable en partie d’une iatrogénie élevée : les AVK sont en effet la première cause d’accidents iatrogènes médicamenteux avec 17 000 hospitalisations et 5 000 hémorragies intracrâniennes annuelles en France. Les fluctuations de l’INR illustrent bien ce contrôle non optimal avec un TTR (Time in Therapeutic Range, c’est-à-dire temps passé dans la zone cible) d’environ 50 % dans les études nationales et de 60 % en moyenne dans les études internationales, voire même de 80 % dans les pays scandinaves. Il existe donc une marge de manœuvre importante pour améliorer la gestion des AVK en France, et ainsi diminuer les accidents iatrogènes.

Pour améliorer ce résultat, il est important que la gestion des anticoagulants soit centrée sur les patients, qui ne doivent pas être uniquement informés, mais aussi éduqués et impliqués. Il a déjà été montré que le self management des AVK par les patients permettait de réduire les accidents hémorragiques ou thrombotiques sous AVK [2]. Il serait également nécessaire de multiplier le nombre de structures dédiées au suivi des patients sous anticoagulants telles que le CREATIF (Centre de référence et d’éducation des antithrombotiques d’Ile-de-France). Cette structure délivre des conseils aux professionnels de santé, prend en charge et rend un conseil thérapeutique au patient sous AVK (et à son médecin référent), organise des séances d’éducation thérapeutique et des actions de formation des professionnels afin d’améliorer la connaissance des antithrombotiques. D’autres pistes sont actuellement explorées pour améliorer le contrôle des INR, dont l’automesure, mais les appareils sont coûteux et non remboursés en France (sauf pour les enfants depuis 2008).

Cas particulier des patients âgés

La prévalence de la FA augmente avec l’âge. Elle est de 30 % entre 70 et 79 ans et atteint 48 % chez les plus de 80 ans. La question de la prescription des AVK chez le sujet âgé est donc très souvent posée.

Une enquête mondiale réalisée en juin 2011 [3], conduite chez des sujets âgés institutionnalisés en fibrillation auriculaire, révèle que seulement 13 à 18 % d’entre eux sont anticoagulés et, parmi eux, seulement un tiers des INR sont dans la zone thérapeutique. Il s’agit pourtant de patients à haut risque embolique et l’ESC et l’HAS recommandent l’emploi des[...]

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