Editorial : Quelles nouveautés dans la prise en charge de l’HTA ?

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Dans le domaine du diagnostic de l’HTA, la réalisation de mesures de la pression artérielle en dehors du cabinet médical par une automesure ou par une MAPA avant que ne soit débuté un traitement antihypertenseur est une pratique réalisée chez un nombre de plus en plus important de sujets. Une plus grande certitude dans le diagnostic initial de l’HTA est une amélioration de la pratique médicale ayant des effets individuels majeurs et des conséquences de Santé publique qui sont encore mal évaluées. C’est l’usage plus systématique d’appareils de mesure automatisés et l’acceptation de leur fiabilité qui a rendu possible cette évolution. Les efforts de formation vers les médecins et d’information vers les patients sont à poursuivre pour espérer arriver à l’objectif que la majorité des diagnostics d’HTA soit confirmée par des mesures réalisées en dehors du cabinet médical.

Pour évaluer le retentissement de l’HTA sur les organes cibles, ce sont aussi les avancées de la technologie qui permettent aujourd’hui d’évaluer, avec une grande précision et une contrainte minime pour le sujet, l’atteinte des vaisseaux sous toutes ses formes. Alors que les preuves sont maintenant acquises de l’intérêt d’une évaluation des artères pour affiner l’évaluation du pronostic cardiovasculaire d’un hypertendu, il faut admettre que la réalisation de ces explorations est encore limitée en pratique quotidienne par le manque d’accessibilité de ces techniques. La mise au point d’un modèle médico-économique permettant l’accès du plus grand nombre d’hypertendus à ces techniques sera un des enjeux de la décennie à venir.

Le domaine des thérapeutiques de l’HTA est souvent présenté comme celui dans lequel les nouveautés n’ont pas été nombreuses au cours de la période récente. Cette vision est fausse car nous ne soignons plus, en France en 2010, les hypertendus comme il y a 10 ans. L’analyse des ordonnances indiquent qu’un bloqueur du système rénine-angiotensine (SRA) est présent dans 70?% des prescriptions, qu’une monothérapie pharmacologique est le moyen de traitement utilisé pour 48?% des hypertendus avec comme “tiercé” l’utilisation des ARA2, des bêtabloquants et des antagonistes calciques.

Mais c’est la montée en puissance des combinaisons fixes d’antihypertenseurs qui est la marque d’un changement dans la prise en charge de l’HTA. Avec une combinaison fixe sur près d’une ordonnance sur trois en 2010, c’est du fait de la fréquence de prescription de l’association ARA2/diurétique qu’il est observé que les diurétiques sont les antihypertenseurs les plus prescrits chez les hypertendus en France. Plus récemment, la démonstration de l’efficacité, en termes de prévention cardiovasculaire, de l’amlodipine a favorisé l’augmentation de l’usage des antagonistes calciques sous la forme particulière des combinaisons fixes[...]

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À propos de l’auteur

Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, PARIS